Mgr De Kesel : “La crise de l’Eglise ? Un défi à relever !”


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Mgr De Kesel : “La crise de l’Eglise ? Un défi à relever !”
Par Christophe Herinckx
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

presse De KeselCette fois, c'est officiel: ce vendredi 6 novembre, à 11h30, la nomination de Mgr Jozef De Kesel comme archevêque de Malines-Bruxelles a été annoncée publiquement lors d'une conférence de presse, qui s'est tenue au secrétariat général de la Conférence épiscopale de Belgique. Mgr André-Joseph Léonard, à qui il succédera effectivement le 12 décembre prochain, était également présent.

"Annuncio vobis gaudium magnum: habemus archiepiscopum". C'est en paraphrasant ainsi l'annonce traditionnelle de l'élection d'un nouveau pape que Mgr Léonard, archevêque sortant de Malines-Bruxelles, a inauguré cette conférence de presse. Il a ensuite présenté ses voeux de succès à son successeur, tout en remerciant le pape François pour cette nomination, non sans humour, en indiquant qu'elle intervenait le jour de ses 75 ans et demi, en la fête de saint Léonard. Il a néanmoins aussi exprimé ses regrets pour... les fuites intervenues hier au sujet de cette nomination, avant même son annonce officielle par le Saint-Siège, annonce qui a été faite aujourd'hui.

Prenant ensuite la parole devant les journalistes, Mgr De Kesel a dit la surprise qui a été la sienne en apprenant sa désignation par le pape, par l'intermédiaire du nonce apostolique, Mgr Giacinto Berloco. "Je savais que mon nom circulait", a-t-il dit, "mais je ne pensais pas vraiment que je pouvais être nommé archevêque. Après cinq années passées à Bruges, je pensais que j'étais tranquille, et je m'attendais à continuer là-bas."

Il a ensuite rappelé son parcours d'évêque en quelques mots: la peur certaine qu'il a éprouvée lorsqu'il a été nommé évêque auxiliaire pour Bruxelles en 2002, et les circonstances pénibles de sa nomination à Bruges, en 2010. Tout en exprimant sa reconnaissance à l'endroit du cardinal Danneels, avec lequel il a travaillé comme évêque auxiliaire pendant 8 années, et à l'endroit de Mgr Léonard, pour son amitié, il a indiqué "connaître un peu l'archidiocèse", et s'est rappelé avec bonheur sa découverte de Bruxelles, et de son caractère multiculturel. Pour lui, la multiculturalité représente une grande richesse, à la fois pour notre société et pour l'Eglise.

La crise de l'Eglise comme défi à relever

S'attardant ensuite à la situation de l'Eglise aujourd'hui, il a suggéré que l'opposition droite-gauche, ou entre conservatisme et progressisme, était peu pertinente. Reconnaissant que l'Eglise, en Occident, est en crise, il a toutefois indiqué qu'il s'agissait pour lui d'un "concept positif", au sens où il constitue une opportunité de "construire un avenir nouveau". Il s'agit, pour Mgr de Kesel, d'accepter la société séculière dans laquelle nous vivons, et qui invite à repenser la place des religions au sein de celle-ci. Il s'agit, selon lui, d'un grand défi à relever, non seulement pour l'islam, mais aussi pour les chrétiens. Le danger à éviter pour l'Eglise, c'est de devenir un groupe fermé, auquel cas elle deviendrait une secte. L'Eglise est certes plus petite aujourd'hui, mais elle doit toujours demeurer ouverte, compatissante, engagée sur le terrain.

Terminant son intervention, l'archevêque nommé a encore relevé deux aspects qu'il estime très importants. D'abord, qu'il faut agir avec prudence et respect des autorités civiles dans la gestion des lieux de culte, devenus trop nombreux aujourd'hui. Il s'agit d'une "infrastructure héritée du passé, et ce patrimoine est devenu trop pesant aujourd'hui." Il ne s'agit pas de fermer toutes les églises, a-t-il dit, mais il faut que les structures servent la mission de l'Eglise.

Ensuite, il a exprimé que la collégialité, souhaitée par le pape François, est également très importante à ses yeux. "Pour moi, il est important de consulter, de se concerter, on ne peut pas toujours avoir raison". Ce qui ne l'empêchera pas, a-t-il enfin suggéré, en réponse à certaines suggestions de la presse qui le considèrent comme très prudent, qu'il saura prendre des décisions lorsque ce sera nécessaire.

C.H.


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