
»La justice, l’art, la médecine, l’économie, autant de thèmes qui tissent notre quotidien, et les robots annoncent notre avenir! Autant d’invitations aussi à revenir sans cesse à l’essentiel et à en prendre soin. Des conférenciers de choix y aideront un public que nous attendons nombreux: il y a des choses qu’il faut entendre ensemble pour pouvoir poursuivre la conversation… », se réjouit Charles Delhez, organisateur avec Annie Degen, des Grandes Conférences Namuroises.Programme 2015-2016
La Constitution belge réserve au pouvoir judiciaire une place déterminante et, durant les 150 premières années, cette confiance s’est renforcée, les pouvoirs politiques veillant à ce que »la justice » reçoive les moyens matériels et humains nécessaires. Dans les années 1970 apparaissent les premiers signes d’une rupture qui prendra les traits d’une crise. Ce délitement a atteint toute sa visibilité lors de la tragique affaire Dutroux. Le contexte des crises socio- économiques du début du troisième millénaire relègue davantage encore le »troisième pouvoir » au rang des préoccupations subalternes… Il y a péril en la demeure démocratique!- Le 17 novembre à 20h15, »Présence à soi: s’éveiller à l’essentiel et en prendre soin » par Thierry Janssen- Docteur en médecine, chirurgien devenu psychothérapeute.
Être présent à soi est une expérience inhabituelle dans nos sociétés pressées et agitées. Or, le silence et la paix demeurent de façon immuable à l’arrière-fond, au-delà de la confusion des sensations, des perturbations, des émotions et de l’agitation des pensées. Le percevoir demande de pouvoir accueillir tout ce qui survient sans s’y attacher, sans rien analyser ni juger. Lorsque nous parvenons à cette forme d’amour inconditionnel, être devient plus important que faire ou avoir. Notre rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde se transforme en profondeur. Nous redevenons capables de prendre soin de l’essentiel.
– Le 8 décembre à 20h15: »L’art contemporain n’est pas l’art moderne » par Nathalie Heinich – Sociologue française, spécialiste de l’art contemporain et directrice de recherche au CNRS (Paris).
Cette conférence est organisée par le REHNam dans le cadre du colloque sur l’art contemporain. Programme complet du colloque sur le site: https://www.unamur.be/rehnam La conférencière, qui travaille sur le sujet depuis près de trente ans, défend l’idée que l’art contemporain ne constitue pas une période de l’art mais un genre et, au-delà, une révolution dans le champ artistique. En devenant un »paradigme », un système de représentation basé sur une approche radicalement nouvelle, l’art contemporain accomplit une rupture majeure, comme celle de l’art moderne par rapport à l’art classique. Le ready-made, l’art conceptuel, la performance, les installations bouleversent la notion même d’art, c’est-à-dire non seulement la façon de le penser et de le pratiquer, mais aussi la façon de le montrer, de le reproduire, de l’évaluer ou de le vendre.
– Le 16 février à 20h15: »Le Visage, univers visible et invisible » par Benoît Lengele – Professeur titulaire de la chaire d’anatomie humaine de l’UCL et premier chirurgien à réaliser une greffe de visage.
Avec la première greffe de visage à l’aube du XXIe siècle, la chimère faciale a quitté l’univers des récits légendaires pour entrer dans la réalité médicale du monde présent. Ce visage recomposé nous questionne sur l’identité de la figure humaine. En évoquant les chemins de la première greffe de visage dont il fut l’un des artisans, Benoît Lengelé nous éclaire, à travers son expérience au chevet des malades défigurés, sur la nature de l’image essentielle de l’Humain que porte en lui le Visage, Transcendance du Visible et fondement potentiel d’une éthique universelle.
– Le 8 mars à 20h15: »Doit-on avoir peur des robots? De l’éthique des robots aux robots éthiques » par Dominique Lambert (la photo) – Docteur en philosophie et en sciences physiques, professeur à l’UNamur.
Les robots, de plus en plus présents, peuvent rendre de grands services, surtout dans des environnements complexes ou dangereux, voire pour des tâches de très grande précision. Mais déléguer un pouvoir important de décision (économique, militaire …) à des machines douées d’une large autonomie pose de profondes questions éthiques, rendues plus aiguës par des projets de construction d’agents moraux artificiels: les »robots éthiques » ou »machines morales ». L’image de l’homme et des relations humaines risque d’en être affectée. Quelques repères anthropologiques et éthiques, sans technophobie, ni technolâtrie.
– Le 19 avril à 20h15: »Europe, je t’aime moi non plus » par Etienne de Callatay – Economiste, chargé de cours à l’UNamur.
L’Europe politique, née sur un champ de bataille, est menacée alors même que les interdépendances entre pays sont exacerbées, que les frontières des pays montrent leurs limites face à la pollution, aux migrations, aux mouvements financiers, aux glissements de base imposable, aux nouvelles technologies. Le pari de l’intégration par les marchés et puis par la monnaie unique doit être interrogé. Le constat conduira aux conditions économiques de la reconquête d’une influence politique et culturelle du »Vieux continent ».
Des conférences qui se déroulent à l’amphithéâtre Pedro Arrupe, Sentier Thomas, entrée par la rue Grandgagnage.