Plusieurs associations wallonnes estiment que les statistiques en matière de pauvreté ne sont pas assez fiables. Elles demandent que la méthode de calcul soit revue.
La dernière enquête fédérale relève que le taux de pauvreté globale en Belgique s’élève à 15,5%. Il est de 16% pour les plus de 65 ans et de près de 18% pour les plus jeunes. D’après le réseau wallon de lutte contre la pauvreté, ces données ne reflètent pas la réalité de terrain ni le sentiment de la population. Les enquêteurs publics se penchent sur les revenus de la population mais n’analysent pas ce que certains appellent la « déprivation » matérielle, à savoir la difficulté pour un ménage de mener une vie décente avec ses moyens financiers. Or, d’après ce qu’observent les associations actives sur le terrain, les besoins diffèrent selon l’âge et les statistiques devraient en tenir compte pour mieux évaluer la pauvreté. La pauvreté serait ainsi surévaluée parmi les personnes âgées, chez qui la déprivation serait moins forte que celle des 18-50 ans. Les enfants, par contre, sont une population très à risque en Belgique. Cela peut se vérifier plus facilement si on couple différents indicateurs, ce que conseille Anne-Catherine Guio, chercheuse spécialisée en matière de pauvreté.
Interrogé par nos confrères de RTL, Philippe Defeyt, économiste et président du CPAS de Namur, estime que ces chiffres sont cependant nécessaires pour définir une politique, pour voir à quel type de problème on s’attaque et pour mesurer les progrès. Les spécialistes et les associations de terrain suggèrent, pour parvenir à des statistiques plus précises, d’utiliser davantage les données disponibles, fiscales par exemple. L’objectif est de permettre aux enquêteurs de gagner du temps, d’élargir leur échantillon de travail et de poser plus de questions de fond à la population.
D’après RTL info