Samedi 2 octobre à Kunduz (Afghanistan), un bombardement aérien a ravagé l’hôpital de traumatologie de Médecins Sans Frontières (MSF). Les forces internationales de la coalition seraient les probables fautifs de cette bavure qui a fait 22 morts et 37 blessés. Plusieurs enquêtes ont été lancées.
Médecins Sans Frontières a fermement condamné l’abominable bombardement aérien de son hôpital de traumatologie à Kunduz, en Afghanistan. « Cette attaque est odieuse et constitue une grave violation du droit international humanitaire« , a déclaré Meinie Nicolai, présidente de MSF. L’ONG a demandé qu’une enquête indépendante soit menée pour établir clairement les responsabilités des auteurs de ce crime. Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a également exigé le lancement immédiat d’une enquête interne pour « comprendre ce qui s’est passé« .
Par ailleurs, une enquête multinationale, menée par une « équipe d’évaluation des pertes en vies humaines » et par un inspecteur général dépêché par la Défense américaine, est en cours et devrait dégager des éléments de réponse dans les prochains jours.
A l’heure actuelle, les informations tendent à incriminer les forces internationales de la coalition. « Nous exigeons des forces de la coalition la transparence la plus totale. Nous n’accepterons pas que les dizaines de victimes de ce bombardement soient simplement considérées des ‘dommages collatéraux' », a ajouté la présidente de MSF. D’après le quotidien Le Soir, l’ancien expert anti-terroriste de la CIA, Philip Mudd, aurait affirmé sur CNN que de des bavures de ce genre étaient inévitables, MSF étant présent sur la ligne de front, « entre les différent belligérants« .
L’ONG visée rappelle que le bombardement a eu lieu alors qu’elle avait fourni les coordonnées GPS de son hôpital à la Coalition et aux responsables militaires et civils afghans pour éviter que l’hôpital ne soit frappé.
Possible crime de guerre
« En plus d’entraîner la mort de nos collègues et des patients, cette attaque a coupé l’accès aux soins en traumatologie d’urgence pour la population de Kunduz à un moment où ces services sont le plus nécessaires« , a dénoncé Meinie Nicolai. Et de conclure: « une fois de plus, nous appelons toutes les parties au conflit à respecter les civils, les structures de santé, et le personnel médical, selon le droit international humanitaire. »
L’attaque pourrait constituer un « crime de guerre » si la Justice établit que l’acte ait été « délibéré« , a déclaré le prince jordanien Zeid Ra’ad, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. Après cette tragédie, l’ONG MSF a annoncé qu’elle fermait son hôpital, au grand désespoir de la population locale.
S.T. (d’après Le Soir/MSF)