Tant l’UCL que la KUL ont choisi de placer cette rentrée académique sous la célébration du demi-millénaire de la publication à Louvain, sur les presses de l’imprimeur Thierry Martens et à l’instigation d’Erasme, de «l’Utopie», ouvrage rédigé par le juriste et homme politique anglais Thomas More.
C’est donc une « Année Louvain des utopies pour le temps présent » qui s’ouvre avec de très nombreux projets qui mobiliseront l’ensemble de la communauté universitaire. Le livre de Thomas More, qui a déjà connu à son époque un véritable succès, servira ainsi de fil conducteur à toute la saison culturelle de l’UCL.
Par ailleurs, un livre « Chemins d’Utopie », publié aux Presses Universitaires de Louvain, reprend des extraits de l’œuvre de More, retraduits directement du latin pour la circonstance par le Pr Deproost, commentés par une quarantaine d’auteurs et personnalités, tous issus de l’UCL .
Parmi les autres projets, épinglons « Saint-Gilles au risque de l’utopie » initié par la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme qui, par leurs travaux de recherche, étudieront en profondeur les lieux porteurs d’utopies sur le territoire de cette commune bruxelloise.
Sur le thème de pleine actualité «Quelles alternatives aux politiques de migrations européennes?», une journée d’étude se penchera sur les utopies relayées par une jeunesse africaine en quête de «mieux vivre» et la confrontation, teintée souvent de désillusion, de ces idéaux face à l’exclusion et au racisme.
Toujours plus accessible
S’il est encore trop tôt pour mesurer, en ce début septembre, le niveau des inscriptions « première génération » – et le Décret « Paysage » ne facilite pas cette comptabilité! – l’UCL constate, mais cela était attendu avec la problématique des n° INAMI, une très sévère (-40%) régression des inscriptions en Faculté de médecine et de médecine dentaire.
Les tendances pour les autres facultés sont à la stabilité, voire à un léger gain comme pour les ingéneurs-civils en sciences et technologies (+5%).
Au rayon des nouveautés, on soulignera le souci de l’UCL de soutenir, sur ses fonds propres (une enveloppe de 25.000 EUR est réservée), les compléments de bourse Erasmus/Mercator pour les étudiants en difficulté financière. Des compléments qui étaient jusqu’ici assurés par l’Union Européenne. Une cinquantaine d’étudiants devrait être concernés par ce dispositif financier. Rappelons ici qu’un étudiant sur 4 inscrit à l’UCL fait durant ses études un séjour dans une université étrangère.
Etudiant-Entrepreneur
Depuis 2011, l’UCL a créé un label unique PEPS pour « Projet pour Etudiants à Profil Spécifique (PEPS) ». Sont identifiés « PEPS » aujourd’hui un peu plus de 300 étudiants porteurs d’un handicap mais aussi étudiants sportifs ou artistes de haut niveau qui ne peuvent suivre leurs études qu’avec un encadrement particulier. Cette année, le label PEPS s’élargira aux étudiants-entrepreneurs ou créateurs d’activités qui souhaitent s’engager dans la vie active tout en poursuivant leurs études.
Pour cette nouvelle catégorie, un programme-pilote, destiné à une quinzaine d’étudiants-entrepreneurs sélectionnés sur dossier, démarrera dès ce mois de septembre.
Internationalisation et numérique
En sa qualité de recteur, Vincent Blondel a relevé enfin les quelques grands défis que devra rencontrer l’université. Sans surprise, la question du (re)financement est et reste majeure « avec une université qui a vu, sur la dernière décennie, son effectif croître de 42% alors que l’allocation principale de fonctionnement n’a augmenté que de 13% », s’étonne Vincent Blondel. Sans parler de l’encadrement académique qui, lui, sur cette même période, ne s’est accru que de 12%!
Un autre cheval de bataille de l’actuel équipe rectorale est l’internationalisation de l’UCL: « Quand on voit aujourd’hui des institutions-sœurs comme Oxford, Cambridge ou encore Maestricht, venir démarcher aux portes de notre enseignement secondaire, je m’inquiète », indique Vincent Blondel, soucieux lui aussi de mettre le paquet pour accueillir des étudiants étrangers dans les meilleures conditions possibles.
Enfin, la plus grande université francophone du pays (4 diplômes de master et de doctorat sur 10 délivrés en Fédération Wallonie-Bruxelles) se veut aussi très « numérique », dès lors que l’institution fait résolument « le pari de l’ouverture et du partage de l’information, d’une démarche collaborative au service de la collectivité. »
Hugo Leblud