Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a présenté à Strasbourg une nouvelle proposition pour la relocalisation dans toute l’Europe de 120.000 réfugiés supplémentaires. Il a rappelé aux 28 Etats membres leur devoir de solidarité.
Certains attendaient depuis longtemps une position plus ferme de la part du président de la Commission européenne dans la crise des réfugiés. La question des migrations figure en effet parmi les dix priorités politiques de l’actuelle Commission. Enfin, ce mercredi à Strasbourg, le président Juncker a affirmé qu’il n’était « pas l’heure d’avoir peur« , l’heure étant plus plutôt « à la dignité« . Jean-Claude Juncker a exhorté les 28 à se montrer audacieux et solidaires pour résoudre la crise malheureusement réputée aujourd’hui pour être la pire crise migratoire que l’Europe ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Notre incapacité collective à apporter une réponse claire et rapide à la crise grecque nous a tous affaiblis« , a osé Jean-Claude Juncker. « »Notre Union européenne ne va pas bien. Nous manquons d’Europe et nous manquons d’union dans cet Union, c’est ce que nous devons nous efforcer de changer », a-t-il martelé aux eurodéputés présents mercredi à Strasbourg lors de son premier discours sur l’état de l’Union. Rappelant les valeurs sur lesquelles l’Europe a été construite, le patron de la Commission a confirmé vouloir mettre en place un second mécanisme d’urgence via une répartition obligatoire de 120.000 réfugiés -actuellement présents en Grèce, en Italie et en Hongrie- entre les différents pays membres. Au total donc, compte tenu des 40.00 réfugiés déjà répartis par le premier plan, 160.000 réfugiés seront répartis en Europe. Aucun Etat ne pourra déroger, sauf circonstances exceptionnelles comme une catastrophe naturelle et moyennant une compensation financière. L’Irlande et le Royaume-Uni ne sont toutefois pas tenus par cette obligation en vertu des traités européens. Ces deux pays pourront donc intervenir selon leur bon vouloir. Le Danemark est également exempté, cette fois, sans possibilité de participer.
4.564 réfugiés pour la Belgique
La population, le PIB, le taux de chômage, le nombre d’asiles déjà accordés, etc. sont autant d’indicateurs qui entrent en ligne de compte pour le calcul des quotas répartis pays par pays. Pour la Belgique, 4.564 réfugiés supplémentaires devront être accueillis. Un fonds communautaire à hauteur de 780 millions d’euros, soit environ 6.000€ par personne relocalisée, est prévu pour venir en aide aux Etats membres. Des mesures seront également prises au sein de la Commission « pour garantir le respect de la directive sur les conditions d’accueil dans un certain nombre d’États membres. Le fonctionnement du régime d’asile européen commun exige que tous les Etats membres offrent des conditions d’accueil appropriées. »
Ce mécanisme d’urgence devra encore être examiné lundi prochain au cours d’un Conseil extraordinaire sur la migration, réunissant les ministres de la Justice et de l’Intérieur.
Devant le Parlement européen, Jean-Claude Juncker a également affirmé qu’une profonde réforme de la politique migratoire communautaire serait organisée dès le début de l’année prochaine.
S.T. (d’après La Libre/Le Soir)
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