L’humanitaire, un engagement à risque


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L’humanitaire, un engagement à risque
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Aide humanitaireC’est aujourd'hui la journée mondiale de l’aide humanitaire. Bien qu’en première ligne pour combattre le virus d’Ebola en Afrique ou porter secours aux victimes civiles des conflits qui ensanglantent la planète, son personnel peut être aussi l’objet d’attaques. En 2014, 93 travailleurs humanitaires ont laissé leur vie au cours de leur mission.

Instaurée en 2008 par le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon, la Journée mondiale de l'aide humanitaire est l’occasion de rendre hommage à tous ceux et celles qui ont perdu leur vie en tentant de venir en aide aux communautés en détresse. Cette journée trouve ses origines en Irak. Le 19 août 2003 un attentat à la bombe était perpétré contre le Bureau des Nations Unies de ce pays. Bilan : 22 morts dont le représentant spécial des Nations unies, Sergio Vieira de Mello.
L’année 2003 fut d’ailleurs particulièrement funeste pour les travailleurs humanitaires avec 87 tués, soit plus du double que la moyenne des années précédentes. Elle marqua aussi le début d’une décennie d’augmentation continue des attaques visant ces personnes et dont le pic en 2013 fut particulièrement sanglant avec 155 morts. L’année 2014 a heureusement montré un repli mais avec un chiffre encore trop élevé de 93 travailleurs humanitaires tués. Avec des cas qui ont particulièrement choqué comme l’exécution de l’américain Peter Kassig et du britannique David Haines par les djihadistes de l’Etat islamique en Syrie.

Des travailleurs victimes de leur origine

Plusieurs raisons expliquent une telle multiplication des attaques envers des personnes qui ne veulent que le bien. Il y a d’abord le fait que les organisations humanitaires prennent de gros risques en allant travailler dans des environnements dangereux. 80% des opérations humanitaires se déroulent en effet aujourd'hui dans des pays et des régions touchés par des conflits. Par ailleurs, on constate que les organisations et que les travailleurs humanitaires internationaux sont davantage victimes des attaques que les locaux. Ce qui laisse penser que ceux qui commettent ces attaques (les fondamentalistes ou les terroristes) mettent sur un pied d'égalité l'aide humanitaire et la pensée occidentale. Et il est d’autant plus difficile pour une ONG perçue comme occidentale de se démarquer des gouvernements nationaux engagés militairement quand ceux-ci recourent de plus en plus à des programmes combinant action humanitaire et intervention armée.
L'aide humanitaire est pourtant avant tout basé sur l'humanité, l’impartialité, la neutralité et l'indépendance. Les travailleurs humanitaires ne font « que » fournir une assistance vitale et aider les communautés touchées sans discrimination fondée sur la nationalité, le groupe social, la religion, le sexe, la race et/ou tout autre facteur.

P.G.

Photo © ONU


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