Derniers jours avant la rentrée de septembre. Et l’abbaye de Floreffe est au comble de l’effervescence. Ce dimanche 30 août, son cadre exceptionnel accueille les caméras de la RTBF pour une messe télévisée diffusée à la fois sur nos ondes nationales et sur celles de la France.
L’occasion de découvrir ou de redécouvrir cette abbaye qui domine la vallée de la Sambre de sa silhouette imposante. Alors, petit rappel historique: fondée en 1121 par saint Norbert, elle bénéficie, à l’époque, du soutien des comtes de Namur et ne tarde pas à avoir une étonnante vitalité. Très vite, les Prémontrés possèdent de nombreuses paroisses, créent des hôpitaux, des hospices ou encore de nouvelles abbayes et cela jusqu’en Palestine.
Mais, à la Révolution Française, la communauté des moines est décimée et les bâtiments mis en vente. Pour la petite histoire, c’est un ancien chanoine, déguisé en républicain qui rachètera l’abbaye. Malheureusement, les moines ne seront plus jamais assez nombreux pour s’y établir à nouveau.
Bien plus tard, c’est le "petit séminaire" du diocèse de Namur qui y logera ses 265 élèves. Et si le nom est resté, l’école est actuellement un établissement libre d’enseignement général qui accueille à la fois des internes et des externes des maternelles aux secondaires. Les vieilles pierres ne cessent donc de résonner de rires et de jeux.
Et dans cette joyeuse cacophonie, l’église abbatiale reste, malgré tout, un havre de silence. Il suffit de pousser les lourdes portes pour que, dans un décor sobre, les 74 stalles de chêne sculptées de Pierre Enderlin attirent le regard et éveillent la curiosité. L’artiste mettra 16 ans à réaliser ce chef-d’œuvre baroque. Chaque siège a son histoire, personnages du Nouveau Testament, anges et grotesques s’y côtoient avec plaisir.
Plus bas, l’ancien moulin-brasserie a toujours fière allure. Cette construction massive du 13ème siècle est le plus ancien bâtiment industriel conservé intact de la province de Namur. Rénové et sauvé de l’oubli par d’anciens élèves, il accueille aujourd’hui les touristes.
En été, ils sont d’ailleurs des milliers à faire vibrer les vieux murs, des musiques du monde et un concept unique pour un rapprochement équitable entre les peuples et les cultures, c’est le festival Esperanzah ! Son directeur, Jean-Yves Laffineur est convaincu que l’esprit des moines habite toujours les lieux et veille sur les artistes qui s’y produisent.
Des moines qui seront certainement aussi en communion avec l’assemblée présente ce 30 août !
C.O.
Célébration le 30 août à l’abbaye de Floreffe présidée par Dominique Collin, op. Chorale dirigée par Claude Duchesne.
