Un archidiocèse indien descend dans l’arène pour défendre les droits des pêcheurs du lieu et obtient, provisoirement, gain de cause.
Cela s’est passé dans le Kerala dans le sud du pays. Le gouvernement local a accepté de dialoguer avec l’Eglise au sujet du projet controversé de construction d’un port commercial le long d’une bande côtière de 13 kilomètres. L’archidiocèse latin de Trivandrum a fermement pris position contre ce projet qui provoquerait la destruction de 32 villages où 50.000 familles vivent de la pêche. « Un prix à payer inacceptable », selon Mgr Soosa Pakiam.
Dans une lettre pastorale lue dimanche dernier dans toutes les églises, l’archevêque accuse les autorités d’ignorer l’impact social et environnemental du nouveau terminal et de bafouer les droits des pêcheurs. « Nous ne sommes pas contraires au développement », écrit-il, « mais pas à n’importe quel prix ». Son appel n’est pas resté lettre morte. Le ministère de la pêche a accepté d’entamer des pourparlers avec les parties concernées.
Cela fait des années que l’Eglise catholique du Kerala vient en aide aux pêcheurs locaux par le biais de programmes pastoraux et sociaux. Les pêcheurs travaillent dans des conditions éprouvantes. De plus le poisson se faire rare du fait de l’expansion de la pêcherie industrielle dans l’Océan Indien. De nombreux pêcheurs ont abandonné leur activité pour aller travailler sur les chantiers de Dubaï. Les travaux du nouveau port, dont le coût est estimé à quelque 109 millions de dollars, auraient dû démarrer le 17 août. Les autorités du Kerala voudraient concurrencer le port de Colombo, au Sri Lanka, leader incontesté de la région, une décision qui a suscité de vives critiques puisque cet État fédéral dispose déjà d’un terminal qui est loin d’atteindre les volumes de transbordement prévus.
Radio Vatican