A Louvain-la-neuve, une communauté de Salésiennes s’est implantée dans le calme quartier de l’Hocaille. Fidèles au charisme de Don Bosco, elles sont en osmose parfaite avec la vie estudiantine. D’ici peu, sœur Geneviève Pelsser, leur responsable deviendra la provinciale de la province France-Belgique sud-Tunisie. A la veille de ce nouveau challenge, elle nous livre quelques confidences.
Originaire d’Aubel, un diplôme de régendat en langues germaniques dans la poche, elle devient institutrice dans la région des Fourons. Déjà la question de Dieu l’habite et surtout celle d’un choix radical. « Je me souviens du jour où j’ai vraiment décidé de me consacrer à Lui. C’était lors d’un camp de partage en Italie, je revois les champs et les vignes. J’ai compris que ma vie était pour Dieu et pour les jeunes. Dans la basilique de Turin, je lui ai ouvertement dit que je lui faisais confiance« .
A 22 ans, la jeune femme se lance alors dans l’aventure religieuse. »Je connaissais bien les Salésiennes mais par honnêteté, je suis allée voir ailleurs… et puis, je suis revenue, on pourrait le dire, à la maison. Il y avait chez les Salésiennes quelque chose qui m’attirait vraiment, cette proximité avec les jeunes, cette joie à annoncer Dieu. Cela me ferait rester jeune moi-même, j’en étais certaine! »
Dans la ville universitaire, elles sont cinq sœurs à partager leur quotidien avec dix-huit étudiants. En cette période de blocus, l’ambiance est à l’étude. La salle à manger est squattée par les jeunes et leurs syllabi. Sœur Geneviève nous accueille donc, au soleil, dans le jardin de la communauté. « Nous partageons notre vie avec les étudiants. Nous cuisinons ensemble, nous bavardons, nous avons des temps de partage, de prière aussi. Et puis des activités où nous favorisons le don de soi aux autres, nous leur proposons de l’alphabétisation, un travail dans une bibliothèque de quartier. Pour Don Bosco, il était essentiel d’être présent, de créer du lien avec les jeunes afi n de cheminer avec eux dans la confiance. »
Des chemins qui se déclinent de multiples façon et toujours à réinventer. « Nous avons aussi un oratoire. Une trentaine d’adolescents y viennent le vendredi soir. Il faut toujours mélanger les activités ludiques et les temps de prière. Nous cherchons surtout à leur donner une manière de vivre ensemble qui soit à la fois respectueuse, empreinte de valeurs et leur permette de s’épanouir et de grandir vraiment. »
Un enthousiasme communicatif
Et elle a un dynamisme et un enthousiasme communicatifs cette religieuse-là! Une humilité aussi lorsqu’elle avoue que la foi n’est pas un long fleuve tranquille même entre les murs privilégiés d’un couvent. « Les événements, heureux ou malheureux, remettent toujours sur le chantier notre foi. Mais Dieu ne nous laisse pas seul, il est à l’œuvre. Mais cela demande de notre part un investissement, de s’en remettre à lui jour après jour. »
Ce 5 août, sœur Geneviève commencera un nouveau challenge au sein de la communauté salésienne loin du long fleuve tranquille. Mère Yvonne, la responsable mondiale lui a d’ailleurs confié: « Il faudra élargir ton cœur parce qu’il y beaucoup plus de sœurs et de jeunes qui vont devoir y entrer« . Elle quittera donc le cocon de Louvain-la-Neuve pour d’autres horizons, à l’image de cette province qui se crée. Elargir son cœur, Sœur Geneviève n’en est pas à un défi de plus. « De toute manière, je ne suis pas seule, mes sœurs me portent, les jeunes aussi et puis j’ai confiance en Dieu. »
Corinne Owen