Ce mercredi 15 juillet, la Chambre se penchera notamment sur l’accouchement anonyme, dont la pratique est toujours interdite chez nous. Dans un futur proche, compte tenu des projets de loi analysés aujourd’hui en commission justice, cela pourrait peut-être changé…
En Belgique, la loi interdit encore d’accoucher de façon anonyme. En France, il est par contre autorisé de mettre un enfant au monde dans le secret. Une femme, même mineure, peut donc se présenter dans n’importe quel hôpital français pour mettre au monde le bébé qu’elle a porté sans jamais révéler son identité. Selon nos confrères de la RTBF, 600 à 700 femmes accouchent sous X chaque année en France. Pour ces enfants nés sous couvert de l’anonymat, les chances sont maigres, voire nulles, de retrouver un jour la trace de leur maman biologique. Pour l’association française « les X en colère! », il s’agit là d’une situation révoltante pour tout être né sous X. « J’ai d’abord éprouvé de la haine pour celle qui m’avait abandonnée, puis mon point de vue a évolué », confie Graciane, la présidente de l’association. « J’ai essayé de comprendre les raisons du choix de ma mère plutôt que de les critiquer. Depuis ce jour, je n’ai jamais cessé d’essayer de connaître son identité. »
Sans repères, on s’écroule
C’est à l’âge de 6 ans que Graciane a appris qu’elle avait été adoptée par ses parents. « Il y a le traumatisme de l’abandon à la naissance, certes, qui nous poursuit toute notre vie et en plus on est condamné à une deuxième peine aussi, celle de ne jamais savoir d’où on vient, de connaître nos origines », confie-t-elle à la RTBF. « Une maison qui est construite sur du sable ça ne tient pas debout. Un homme qui n’a pas de racines, c’est pareil, il s’écroule. Se construire dans des conditions pareilles, c’est très très difficile », décrit la présidente.
La Belgique étudie actuellement des propositions visant à permettre aux femmes d’accoucher « discrètement » et non de manière totalement anonymes sur son territoire. Une fois l’enfant devenu adolescent, ce dernier pourrait entreprendre des démarches lui permettant de remonter jusqu’à ses origines. Chez nous, le débat est revenu sur le devant de la scène ces dernières années notamment à la suite de bébés que l’on déposait de façon anonyme dans une « boîte à bébés » mise en place par l’association anversoise « Moeders voor moeders ». Diverses propositions de loi tentant de cadrer la question ont depuis été déposées par différents partis politiques sans jamais toutefois aboutir à des mesures concrètes.
S.T. (d’après la RTBF)