L’Iran et les grandes puissances sont parvenus à conclure un accord sur le dossier nucléaire iranien, un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.
Au terme de 21 mois de pourparlers et de 18 jours d’âpres négociations à Vienne, un accord a finalement été trouvé sur le programme nucléaire de Téhéran. L’Iran et les six grandes puissances (Etats-Unis, Allemagne, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) ont mené leurs discussions au finish pour parvenir à cet accord historique. Depuis quelques jours, les diplomates se montraient confiants quant à l’issue des négociations, mais les Etats-Unis et l’Iran continuaient à s’opposer sur certains points. Pékin, estimant qu’il ne devait pas avoir de nouveaux délais, avait appelé à mettre fin aux tergiversations.
Après 12 ans de crise
L’objectif de l’accord est de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d’une levée des sanctions internationales qui étouffent l‘économie du pays. De sévères restrictions viseront à garantir que le breakout, le temps nécessaire pour produire assez d’uranium enrichi permettant de fabriquer une arme atomique, soit au moins un an pendant une durée de dix ans. D’après Le Monde, l’accord de Vienne stipule également que le réacteur de la centrale à eau lourde d’Arak sera modifié pour ne pas pouvoir produire du plutonium à vocation militaire. L’embargo des Nations unies sur les importations d’armes par Téhéran sera maintenu pendant cinq ans et celui qui vise les missiles ne pourra être levé pendant huit ans, rapporte la RTBF. Selon ses sources, « le texte prévoit également une restauration des sanctions économiques visant la République islamique dans un délai de 65 jours si elle ne se conforme pas aux termes de l’accord. »
Depuis 2002 et la découverte du site de Natanz, la République islamique est soupçonnée d’avoir mis en œuvre un programme nucléaire militaire sous couvert d’activités civiles. Mais depuis, Téhéran avait toujours nié. Les pourparlers n’ont vraiment commencé qu’en 2013, après l’élection du président Hassan Rohani sur la promesse d’une levée des sanctions. « Ce texte, qui autorise l’Iran à poursuivre son programme nucléaire civil, ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de l’Iran avec la communauté internationale, une perspective qui hérisse Israël et les puissances régionales sunnites au Moyen-Orient », note l’agence Reuters. Le 14 juillet 2015 va marquer un tournant pour le peuple iranien qui connaît des conditions de vie extrêmement rudes en raison des restrictions imposées par l’ONU. On assistera sans doute à des scènes de liesse après la communication officielle du président Rohani, prévue ce mardi.
MVL, d’après RTBF et Reuters