Lors de la conférence de presse de présentation mardi de l’Instrumentum laboris du prochain synode ordinaire des évêques sur la famille, Mgr Bruno Forte (photo), archevêque de Chieti-Vasto en Italie et secrétaire spécial du synode, est revenu sur le processus de maturation à l’œuvre dans l’Eglise sur les questions familiales entre les deux assemblées synodales.
Sur les questions délicates comme l’accès aux sacrements des personnes divorcées-remariées, il a expliqué qu’il ne s’agissait pas de raisonner en terme «d’accès ou non», d’autorisation ou d’interdiction. Il s’agit pour lui, plus largement, de faire en sorte que les personnes concernées, celles qui ont été blessées, se sentent «pleinement intégrées dans la vie ecclésiale». «L’Eglise doit rappeler que Dieu n’abandonne personne», a-t-il précisé aux journalistes.
Quelques modifications méthodologiques ont été apportées dans le travail des pères synodaux. Ainsi, chacune des trois semaines du synode sera consacrée à l’une des trois parties de l’Instrumentum laboris. Une place plus importante doit également être dévolue aux cercles mineurs, ces groupes linguistiques au cours desquels les pères synodaux approfondissent leur travail et ébauchent leurs propositions.
Lors de la présentation de cette «feuille de route» synodale, le cardinal Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, a signalé aussi l’importance consacrée à l’indigence économique et aux menaces d’usure pesant sur les familles, rappelant l’importance de re-proposer la Lettre des droits de la famille en liaison avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Il a exposé les travaux conduits par les membres du Conseil du Synode entre les deux assemblées, et notamment le questionnaire en 49 points adressé à toutes les conférences épiscopales. Après sa clôture du 15 avril, il a suscité 99 réponses, qui s’ajoutent en 359 observations envoyées librement par toutes sortes de réalités ecclésiales, diocèses, paroisses, associations, personnalités. Le déroulement de la prochaine assemblée, après celui de la précédente, permettra d’améliorer la procédure en l’alignant sur les besoins de notre temps. On a retenu la nécessité de limiter le nombre des interventions individuelles et d’en rationaliser le flux. La première semaine du Synode traitera de la première partie de l’Instrumentum, la seconde de la seconde partie et la troisième de la troisième partie. Après quoi l’assemblée préparera le document destiné à être soumis au vote pour approbation et ultérieure présentation au pape. Tous les ayants droit pourront intervenir, et tout le temps nécessaire sera consacré aux groupes de travail linguistiques. En conclusion, le Cardinal Baldisseri a rappelé que pour le Saint-Père, le Synode n’est pas un parlement mais un lieu dans lequel se manifeste l’Esprit. Les pères synodaux sont donc appelés à s’exprimer franchement et librement, à communiquer librement avec la presse mais avec discrétion et le sens de la responsabilité.
D’après Radio Vatican
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