Seraing : le diocèse s’insurge face aux propositions du bourgmestre


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Seraing : le diocèse s’insurge face aux propositions du bourgmestre
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Seraing-egliseDe par leur taille et leur ancienneté, les églises coûtent cher à entretenir. Cette prise en charge incombe aux communes. Pourtant, nombre d'entre elles n'en font plus une priorité… Ce qui ne fait qu'aggraver le problème. Comme à Seraing où la situation est pour l'instant dans l'impasse. Face aux exigences du bourgmestre Alain Mathot et à un article de presse paru dans "Le Soir", le diocèse a réagi par un long communiqué.

La commune de Seraing compte treize églises dont six au moins doivent de toute urgence "recevoir des soins", le plus souvent au niveau de la toiture. Mais à Lize Notre-Dame, la mérule a même envahi la sacristie. Une somme de près de 1,5 million d’euros est certes inscrite dans le plan d’investissement de la Ville pour quatre de ces six églises mais aux dires de l'abbé Raphaël Collinet, "c'est insuffisant". Le vicaire épiscopal, qui est aussi en charge des fabriques d'église sur le diocèse de Liège, ajoute de plus que ces travaux ne sont pas au rang des priorités de la Ville.
En fait, entre Alain Mathot, le bourgmestre de Seraing, et les fabriques d'église, le torchon brûle depuis plus de deux ans, suite à l’intervention de la Ville, en 2012, pour 730.000 euros dans des travaux propres aux différents lieux de culte ce qui représentait alors 30% du budget global affecté aux travaux. Et depuis décembre 2013, la commune a initié une réflexion sur l’avenir des fabriques d’églises. Alain Mathot refuse que la Ville intervienne systématiquement pour toutes les églises de Seraing. Il souhaite modifier sur plusieurs points cette aide financière à apporter, comme la loi l’exige, aux fabriques afin qu’elles puissent réaliser leurs travaux. Et pour cela, il demande en particulier deux choses: la fusion des différentes fabriques d’église de Seraing en une seule fabrique à qui serait alors octroyée une somme forfaitaire annuelle (la Ville aurait proposé 200.000 euros) et la remise par l'évêché d'un cadastre précis des églises à conserver.
Mais l'abbé Collinet voit dans cette proposition une manière de forcer l’Eglise à rationaliser ses lieux de culte et à se concentrer sur l’entretien d’un nombre restreint d’édifices. "Nous refusons d’entrer dans cette logique car cela va à l’encontre de ce que prévoit la loi. In fine, nous craignons que la volonté du bourgmestre ne soit pas de réaffecter certaines églises mais tout simplement de les démolir. Et cela, nous ne l’acceptons pas", explique-t-il dans Le Soir.

"Posture matamore"

Dans un long communiqué paru sur le site du diocèse de Liège, le vicaire épiscopal rappelle la commune de Seraing à ses devoirs et dénonce le fait que cette dernière fasse semblant de rencontrer le problème. Une "posture matamore", selon l'abbé Collinet qui estime par ailleurs que l'absence de budget réservé par la Région Wallonne à l’entretien des églises ne dispense pas les communes de leurs obligations vis-à-vis des Fabriques.
Le vicaire épiscopal rappelle également que les subsides aux fabriques d’église ne représentent qu'1% à l’ordinaire et 1% à l’extraordinaire des budgets cumulés des Communes. Et qu'à Seraing, seulement quatre fabriques d'église demandent un subside ordinaire "et encore le font-elles dans des proportions réduites en deçà de la moyenne diocésaine." Et d'insister sur le fait que si les dépenses d’investissement, qui ne sauraient être à charge des fabriques, est élevé, c'est en raison de l’attentisme de plusieurs années de la Ville de Seraing.
Bref, ce que l’Evêché de Liège ne veut pas, c’est que les églises soient désaffectées au rythme des entretiens qu’elles n’ont pas reçus quand ce n’est pas au rythme des vandalismes quotidiens qu’elles subissent sans que la Ville de Seraing ne réagisse d’aucune façon.

P.G.

Lire le communiqué intégral du diocèse de Liège


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