Les électeurs luxembourgeois ont massivement répondu « non » aux trois questions du référendum organisé par le premier ministre libéral Xavier Bettel.
Les Luxembourgeois ont été plus de 78% à voter contre l’octroi du droit de vote aux législatives pour les étrangers résidant au Luxembourg depuis 10 ans, et plus de 80% à refuser l’abaissement à 16 ans l’âge du droit de vote. Ils étaient aussi aux alentours de 70% à ne pas être d’accord avec la limitation des mandats de ministres à dix ans consécutifs.
Ce triple « Nee » est évidement un échec pour le gouvernement au pouvoir depuis décembre 2013 qui envisage de modifier la Constitution. Le Premier ministre Xavier Bettel, un libéral de 42 ans, l’a reconnu. «On respectera le résultat», a-t-il indiqué lors d’une brève allocution.
Coup d’arrêt à la modernisation du pays
Si le « non » l’a emporté largement et pour tous les sujets, c’est surtout le fait d’accorder le droit de vote aux étrangers qui a retenu l’attention car si cela avait été accepté, il s’agissait d’une première dans l’Union européenne. Mais cette question a profondément divisé la population luxembourgeoise. Beaucoup craignait la dilution de son influence dans la société. De fait, plus jeunes que la moyenne de l’électorat luxembourgeois, et avec un profil socio-professionnel différent, les étrangers, s’ils votent, peuvent profondément modifier le paysage politique. Ils représentent 46% de la population actuelle. Et selon certaines prévisions, dans 10 ans, ils seront plus de 50%…
Dans sa campagne en faveur du « oui », la coalition libéraux-socialistes-Verts au pouvoir était soutenue par les syndicats, l’Eglise catholique et la société civile. Mais pas par le parti chrétien-social CSV de Jean-Claude Juncker, rejeté dans l’opposition en 2013 après avoir dirigé le pays presque sans discontinuer depuis 1945.
P.G.