Les réactions sont toujours très nombreuses un jour après la publication de Laudato Si’ (Loué Sois-Tu), l’encyclique du Pape François, la première entièrement consacrée à « la sauvegarde de la maison commune ».
À six mois de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, le président français François Hollande a « formé le vœu » jeudi que la « voix particulière » du Souverain Pontife soit « entendue sur tous les continents, au-delà des seuls croyants ». « À l’heure où la France se prépare à accueillir les négociations climatiques, je tiens à saluer cet appel à l’opinion publique mondiale comme à ses gouvernants », a-t-il ajouté.
Nicolas Hulot, l’envoyé spécial de l’Élysée pour la protection de la planète, qui s’est rendu au Vatican à trois reprises, est convaincu que cette encyclique pourra peser dans les discussions parisiennes. « J’admire profondément la décision du pape d’appeler à l’action sur le changement climatique de manière claire, forte, et avec toute l’autorité morale que sa position lui confère, a quant à lui réagi le président américain, Barack Obama. Comme le pape François l’a dit avec éloquence ce matin, nous avons la responsabilité de protéger nos enfants et les enfants de nos enfants des impacts dévastateurs du changement climatique ».
Laudato Si’, un document salué également par le secrétaire général de l’ONU. Ban Ki-moon a salué l’encyclique du Saint-Père sur l’environnement et a exhorté les gouvernements à « placer l’intérêt général au-dessus des intérêts nationaux » dans ce domaine.Dans un communiqué, M. Ban a rappelé les propos du pape soulignant que« le changement climatique est un des principaux défis de l’humanité et une question morale qui implique un dialogue respectueux avec toutes les composantes de la société ».
Réactions religieuses
Les évêques ont salué le texte et incité les croyants à le lire. Pour l’évêque d’Autun, dans l’Est de la France, Mgr Benoît Rivière, il n’est « ni un plaidoyer écologique, ni un énoncé technique de propositions politiques, ni un écrit romantique sur une nature perdue » mais propose « un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète, et dont les responsables des états vont débattre en France à la fin de cette année ».
L’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, a lui assuré sur le réseau des Radios chrétiennes francophones (RCF) que le texte est « en plein dans le cœur du débat ». Reprenant l’expression du pape François, il a affirmé que « c’est notre maison commune la Terre. On est tous dans cette maison, un peu comme si on disait qu’on est tous dans la même galère, sauf que cette maison, on doit en prendre soin tous. »
Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, surnommé « le patriarche vert », représenté lors de la présentation de l’encyclique, jeudi au Vatican, par le théologien Iohannis Zizioulas, métropolite orthodoxe de Pergame, a qualifié de « véritable bénédiction » le partage d’un « intérêt commun et d’une vision commune pour la création de Dieu ».
Le secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale, le pasteur Martin Junge, s’est réjoui quant à lui « de la perspective d’un approfondissement de la collaboration œcuménique sur cet enjeu vital qui nous concerne tous ».
Radio Vatican