Il ne suffit pas de faire le point sur la nutrition et la faim dans le monde, ni d’établir de grandes stratégies, ce qu’il faut, c’est agir concrètement, et répondre aux besoins des populations. C’est un discours empreint de franchise et de fermeté que le pape François a adressé aux participants de la 39e session de la FAO, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, réunis au Vatican ce jeudi.
Pour le pape, il devient impératif de changer les mentalités et les modes de vie, afin que tous puissent avoir accès à la nourriture, un droit fondamental et inaliénable. «Nous sommes plus enclins à déléguer, à disserter, à rédiger des documents. C’est somme toute une attitude humaine», reconnaît François. Mais les problèmes de la faim, de la malnutrition et de l’accès aux ressources requièrent «une volonté, un engagement, et des actions». «Que pouvons-nous faire», s’est demandé alors le pape? Il faut avant tout «réduire le gaspillage, changer de mode de vie, car la sobriété ne s’oppose pas au développement au contraire! Elle en est devenue une condition sine qua non.» Pour la FAO, cela signifie donc plus de décentralisation, afin de rester au milieu des populations rurales, et de comprendre leurs besoins.
Il faut aussi lutter contre «la spéculation financière sur les denrées alimentaires», affirme le souverain pontife, car «rappelons-nous que les produits de la terre ont une valeur sacrée car elles sont le fruit du travail des hommes.» Il faut également «lutter contre l’accaparement des terres et donc des ressources par des entreprises transnationales, qui appauvrissent du coup doublement les populations locales» qui se retrouvent sans terre, et sans nourriture.
Autre problème soulevé par le pape, celui d’une certaine résignation, d’intérêt même devant un problème que d’aucuns n’hésitent à qualifier d’insoluble. Les Etats rechignent à s’impliquer. Une attitude qui pourrait changer si la solidarité était remise au cœur des relations internationales, soutient François.
D’ici à 2050, selon les prévisions de la FAO, la terre comptera quelque 9 milliards d’habitants. Pour le pape, ce chiffre ne doit pas nous impressionner. Il doit plutôt nous stimuler à changer notre rapport aux ressources naturelles et éliminer le gaspillage. C’est seulement ainsi que le problème de la faim sera résolu.
Radio Vatican