Encyclique : Hubert Reeves parle de “Bonne nouvelle pour la planète !”


Partager
Encyclique : Hubert Reeves parle de “Bonne nouvelle pour la planète !”
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

447606-hubert-reeves-ne-souhaite-pasL’astrophysicien Hubert Reeves (photo) se réjouit que le pape François s'invite dans le débat écologique mondial. Il espère qu'il sera imité par les chefs des autres religions.

Dans une carte blanche publiée sur le site LePoint.fr, Hubert Reeves, astrophysicien et défenseur acharné de la planète et de notre environnement se réjouit de l’Encyclique Laudato Si publiée par le pape François. Hubert Reeves tire la sonnette d’alarme depuis des décennnies, rappelant sur son site que nous éliminons aujourd'hui plus de mille fois plus d'espèces qu'avant l'époque industrielle. «Cette extinction massive, la sixième dans l'histoire de la Terre, l'humanité en est la cause. Elle pourrait en être la victime. L'avenir dépend largement des décisions prises aujourd'hui et demain. A chacun sa part du travail pour redresser la barre. Prenons les choses en mains!», met-il en garde.

Le scientifique franco-canadien, âgé de près de 85 ans, se réjouit donc que François ait rompu avec la tradition qui veut qu'une encyclique soit destinée au seul monde catholique. «Le pape François s'adresse au monde entier», écrit-il sur le site du magazine Le Point. Et d’ajouter d’emblée: «Le courage et l’énergie avec lesquels il affronte les puissants de la terre pour la sauvegarde de l’humanité suscitent l'admiration. Il aborde la situation environnementale avec un argument moral particulièrement puissant: celui de la responsabilité. Le profit économique peut-il justifier de faire courir à l'humanité entière le risque de péril extrême?»
Hubert Reeves rappelle aussi que le seuil de réchauffement de deux degrés supplémentaires de température - à ne pas franchir pour ne pas atteindre un état annoncé «ingérable» - risque fort d’être dépassé. «Cela provoquera très vraisemblablement des événements climatiques d’une grande violence: tempêtes, périodes de canicule ou de froid inhabituelles, sécheresses, inondations catastrophiques, érosion dramatique de la biodiversité. On s’attend à de grands nombres de victimes, à des exodes de millions de personnes, à de grandes famines…»

Et de poser la question tout en donnant la réponse: «Sur qui en faire tomber la responsabilité, sinon, d'abord sur ceux qui s'acharnent à faire rechercher, pour les exploiter, les ultimes réserves des carburants fossiles, pétrole charbon, gaz naturel (gaz de schiste…)?» Il s’en prend aussi aux institutions financières «qui fournissent l'argent nécessaire» et aux Etats «qui agissent toujours à court terme».

«La démarche du pape correspond à un espoir: celui de ne pas laisser se poursuivre une démarche qui met en péril l’humanité entière et surtout les plus démunis, ceux qui n’ont aucune possibilité de se protéger», conclut Hubert Reeves, qui regrette toutefois que le pape n’ait pas abordé également la question de la croissance démographique et de la surpopulation. Mais, l’astrophysicien bien connu termine en formulant un vœu: «que les différentes religions s’impliquent d’une façon beaucoup plus active sur le terrain écologique. Leur influence conjointe pourrait jouer un très grand rôle. Le danger global peut être l’occasion d’une campagne œcuménique par laquelle les humains joindraient leurs efforts pour sortir de ce pétrin environnemental. On peut espérer…»

J.J.D.

Catégorie : L'actu

Dans la même catégorie