Une réunion se tient ce mardi à Paris entre les pays de la coalition internationale qui combat les terroristes de l'Etat islamique (EI), appelé aussi Daech. Enjeu: quelle stratégie adopter face à l’avancée du groupe en Irak et en Syrie?
Malgré les bombardements de plus en plus intensifs de la coalition internationale qui combat Daech en Syrie et en Irak, l’avancée du groupe terroriste se poursuit. Depuis près d’un an, il a étendu son emprise sur un vaste territoire. Récemment encore, l’EI prenait le contrôle des villes de Ramadi en Irak et de Palmyre en Syrie, faisant craindre de nouvelles exactions à l’égard des populations locales et une destruction du patrimoine historique.
La question est donc bien de savoir comment stopper les djihadistes. D’où l’organisation de la réunion, qui réunit ce mardi à Paris, les 22 pays de la coalition internationale, sous la houlette des Etats-Unis, en présence aussi du Premier ministre irakien. L’idée de ce «sommet de crise» est d'échanger sur la stratégie à mener par la coalition. Jusqu’ici, celle-ci a consisté à mener des raids aériens pour détruire les infrastructures des terroristes, mais aussi à former des soldats irakiens ou des rebelles modérés syriens pour une action militaire au sol. Car pour les pays engagés dans la coalition, il n’est pas question d‘envoyer des troupes sur le terrain pour combattre les djihadistes. Toutefois, la question est cruciale car, force est de reconnaître que les raids et bombardements aériens ont peu de prises sur l’avancée de l’EI. Par ailleurs, la formation des soldats et officiers irakiens n’a pas empêché une déroute de l'armée irakienne.
Mobiliser, former et rendre les raids aériens plus efficaces
La priorité de la réunion sera d’abord de remobiliser et remotiver l’armée irakienne, démoralisée après ses récents échecs, afin de stopper l’avancée des terroristes dans un premier temps et de reprendre des villes tombées entre leurs mains dans un deuxième temps. Les participants en profiteront aussi pour examiner le moyen de rendre plus efficaces les frappes de la coalition. Enfin, la troisième priorité sera de renforcer, pour l’accélérer, la formation militaire des troupes locales, que ce soit l’armée régulière ou les rebelles modérés. Un accord signé en février 2015 prévoit que les Etats-Unis et la Turquie forment, sur une période de trois ans, quelque 15.000 combattants de l’opposition syrienne modérée. Au total, 400 instructeurs américains sont mobilisés pour cette mission; ils conseillent aussi l’armée irakienne. Le nombre de «formateurs» pourrait être augmenté.
Parallèlement, les participants de la coalition souhaitent un appui de l’ONU pour relancer le processus de paix en Syrie, par la mise en place d'un gouvernement transitoire comprenant des représentants de l'opposition et du régime en place à Damas. Il faut dire qu’il y a urgence puisque l’EI ne se trouve qu’à 200 km de Damas!
Reste à savoir si les mesures qui découleront de cette réunion seront suffisantes pour au moins arrêter l’EI. C’est peu probable, hélas.
J.J.D.