Le musée en Piconrue à Bastogne a inauguré le 19 juin son nouveau parcours. Plongée dans le monde ardennais des années 1850 à 1950.
Pour fêter ses presque 30 ans, le musée en Piconrue à Bastogne rouvre ses portes sur une nouvelle exposition intitulée "les âges de la vie". Après une série de thématiques centrées sur une tranche de vie particulière (les vivants et leurs morts, par exemple), l'équipe du musée voulait ici proposer un balayage de la croissance humaine, depuis sa naissance (et même au cours des neuf mois qui précèdent) jusqu'au souvenir des défunts après leurs morts. Avec cette nouvelle exposition permanente, Piconrue adopte également une disposition muséographique très moderne. Dans chaque salle sur les deux niveaux couverts par "les âges de la vie", le visiteur est guidé par des couleurs (le bleu pour la petite enfance, l'orange pour l'adolescence, etc.) ainsi que par deux personnages qui servent de points de repère. Léontine et Augustin interpellent le visiteur dans chaque salle de l'exposition, surtout s'il est venu en famille, à travers des questions. Il est même prévu un "banc des âges" pour que grands-parents, parents et enfants puissent s’asseoir et discuter sur la tranche de vie qu'ils découvrent dans chaque espace. Comme l'espère Morgane Thomine, l'une des guides chargée de la médiation culturelle auprès du public: "Piconrue voudrait devenir l'un des lieux qui permet la transmission des expériences au sein de la famille."
Quand il a été créé en 1986 par André Neuberg, le Musée en Piconrue servait à sauvegarder le patrimoine religieux de la province de Luxembourg. Tous ces objets qui auraient pu être jetés, volés ou abîmés pouvaient être remis à l'équipe du musée. Les onze personnes qui travaillent à Piconrue prennent grand soin de ce trésor ethnographique qui compte près de 120.000 documents ou photos et 10.000 objets religieux. Mais le public actuel des musées est de plus en plus exigeant: il veut une présentation dynamique et moderne des objets, il attend aussi des explications plus précises sur ce qui était encore évident il y a quelques dizaines d'années. "Les références religieuses ne sont plus comprises, raconte le directeur Sébastien Pierre. Par exemple, les enfants ne savaient pas ce qu'il y avait entre les bois du cerf sur le tableau avec Saint-Hubert. Il a fallu leur expliquer ce qu'est un crucifix." La nouvelle exposition du musée sur "les âges de la vie" donne de nombreuses indications destinées au grand public sur les rites religieux qui marquent la naissance, l'enfance ou le passage à l'âge adulte. Ces explications peuvent surtout être complétées par des discussions au sein de chaque famille.
Anne-Françoise de BEAUDRAP