Bangladesh : les victimes de la catastrophe du Rana Plaza sur la voie de l’indemnisation


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Bangladesh : les victimes de la catastrophe du Rana Plaza sur la voie de l’indemnisation
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
2 min

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30 millions de dollars ont été rassemblés pour les victimes de cette catastrophe industrielle qui a frappé le Bangladesh il y a deux ans. De son côté, l'action judiciaire contre les dirigeants de ces usines de confection est en cours.

Le 24 avril 2013, le bâtiment Rana Plaza au Bangladesh s’est effondré. 1.100 ouvriers y ont laissé la vie, plus de 1.500 personnes ont été blessées. Ce bâtiment accueillait cinq usines de confection de prêt-à-porter, qui produisaient des habits pour les grandes marques occidentales. De nombreuses associations se sont mobilisées pour rassembler un fonds d'indemnisation au profit des victimes, en mettant notamment la pression sur les marques de mode qui faisaient travailler les ouvriers dans ces conditions indignes. Alors qu'il manquait encore récemment quelques millions, une contribution anonyme est venue combler le dernier trou, la semaine dernière.

Cette indemnisation des victimes de Rana Plaza est une première au Bangladesh, un signe encourageant pour les associations qui défendent la dignité des ouvriers dans le monde de la confection. La mobilisation citoyenne a notamment permis la récolte d'un million de signatures pour une pétition, en une semaine. Le Bangladesh a donc mis en place l’Accord sur la sécurité des bâtiments sous l’égide de l’Organisation internationale du travail (OIT). Grâce à cet accord, près de 2.000 usines peuvent être visitées par des inspecteurs indépendants, pour protéger le travail de 2 millions d'ouvriers. Ce fonds est financé par les multinationales de l’habillement signataires. Cela représente environ 200 marques.

Par ailleurs, les poursuites judiciaires sont en cours contre les propriétaires du Rana Plaza et les entreprises qui faisaient tourner ce bâtiment, pour motif de meurtres. En effet, ce 24 avril 2013, les directeurs de cette usine de confection avaient ordonné aux ouvriers de travailler dans ce bâtiment alors qu'il avait été évacué la veille en raison des fissures dans les murs. La fédération internationale des droits de l'homme estime que "Les entreprises, aussi bien nationales que multinationales, ont failli à leurs responsabilités."

A.-F. de Beaudrap (RTBF)

(photo d'illustration)

Catégorie : International

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