Au nom de la solidarité entre les 28 Etats membres de l’Union Européenne, la Commission a proposé que la Belgique accueille sur son territoire plus de 1.800 migrants arrivés en Grèce et en Italie.
La Commission européenne a présenté hier son plan global sur l’immigration, et confirme sa volonté d’assurer une répartition de demandeurs d’asile qui séjournent actuellement en Italie et en Grèce. Elle ne parle toutefois plus de « quotas » par pays, mais d’une « clé » de répartition fondée sur quatre critères: le Produit intérieur brut, la population, le taux de chômage et le nombre de demandes d’asile déjà enregistrées par le pays.
Au vu du calcul de la Commission européenne, la Belgique est donc invitée à accueillir précisément 1.364 migrants à « relocaliser » et 490 réfugiés à « réinstaller ».
La relocalisation est un mécanisme d’intervention d’urgence activé pour la première fois de l’histoire de l’Union Européenne. Il concerne en l’occurrence la répartition, entre 21 Etats membres et sur une durée de deux ans, de 40.000 Syriens et Erythréens, dont 24.000 sont actuellement en Italie et 16.000 en Grèce. Pour ces 1.364 migrants, ce sera donc à la Belgique de décider, au final, de l’octroi, ou non, de l’asile. Ce système a été critiqué par de nombreux gouvernements et notamment par Théo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, qui dénonce le fait que certains pays de l’Europe de l’Est sont préservés en la matière. Par ailleurs, le Royaume-Uni et l’Irlande peuvent décider de participer ou non à un tel projet, tandis que le Danemark en est exclu.
Une aide de 6.000 euros par réfugiés
Les 490 réfugiés à « réinstaller » font, quant à eux, partie des 20.000 réfugiés reconnus par les Nations unies, qui demandent une protection internationale. Ce projet de réinstallation concerne, cette fois, tous les pays de l’Union européenne. Mais jusqu’ici, 15 Etats membres seulement ont accepté ce principe, dans des proportions très variables.
La Commission prévoit enfin que, pour chaque demandeur d’asile accepté dans un pays, celui-ci recevra 6.000 euros provenant du Fonds européen pour l’asile (AMIF).
Reste maintenant à faire adopter cette proposition de la Commission par le Conseil, où elle devra être votée à la majorité qualifiée, après consultation du Parlement.
P.G.
Photo: Des réfugiés syriens secourus en Méditerranée par la marine italienne. (©UNHCR)