Le 2 avril a été proclamé par l’Assemblée générale des Nations Unies comme étant la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Le gouvernement wallon a décidé de mettre en place un « plan autisme » pour aider la prise en charge et améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de ce handicap et leur famille.
Depuis la sixième réforme de l’Etat négociée en 2011, les services destinés aux personnes autistes relèvent des compétences des Régions. En Wallonie, un « Plan autisme » devrait aboutir concrètement en 2016. Ce dernier figure d’ailleurs dans la déclaration politique régionale (DPR) du gouvernement wallon. Pour l’heure, le ministre en charge de l’Action sociale et de la Santé, Maxime Prévot (CDH) a établi le cadre de ce plan dont il a la charge.
Dix grandes balises ont déjà été identifiées pour ce « Plan autisme ». Ces dernières sont susceptibles d’évoluer après que les différents acteurs concernés aient été consultés. Le ministre s’est en effet engagé à rencontrer les acteurs de ce secteur au cours des six prochains mois.
1. Un état des lieux du manque de solutions d’accueil et d’hébergement. La ministre Prévot estime indispensable d’identifier les besoins avant d’établir de nouvelles offres de services. La priorité sera axée sur l’éducation, l’instruction, la thérapeutique et l’insertion sociale. Le Plan prévoit également la mise en place d’une liste d’attente partagée entre administrations et services des secteurs du handicap et de la santé mentale.
2. Un travail sur l’annonce du handicap et le diagnostic. Une plateforme « annonce du handicap » et deux centres de références ont déjà été mis sur pied par les parents. Ces projets devraient recevoir davantage de moyens.
3. Le soutien aux initiatives de répit. Ces services permettent aux familles de confier un proche atteint d’autisme à une structure spécialisée pendant une courte période. Ces initiatives devront être évaluées pour satisfaire au mieux la demande.
4. L’accueil de la petite enfance et l’accompagnement tout au long de la vie est déjà pris en charge par la fondation SUSA. Cette expérience sera analysée pour évaluer s’il est pertinent d’étendre l’initiative.
5. Le renforcement des protocoles de collaboration entre l’Awiph, l’ONE et l’Aide à la Jeunesse. L’objectif est de trouver des solutions coordonnées et complémentaires à la prise en charge des jeunes autistes dont les difficultés se trouvent souvent au croisement de ces différents acteurs.
6. Les places d’accueil de jour et d’hébergement et les agréments nominatifs. Au sein de l’AWIPH, une cellule ‘cas prioritaires’ soutient annuellement plus de 300 personnes en situation d’urgence dont plus d’un quart sont concernées par l’autisme. Elle peut recourir à l’agrément nominatif en cas de carence persistante de places. Une réflexion sur de nouveaux modes de subventionnement devrait également permettre de trouver des solutions plus adéquates aux besoins et aux demandes exprimées par les familles.
7. Accessibilité à un suivi et une prise en charge thérapeutiques. Un certain nombre d’autistes suivent une thérapie dans des centres de réadaptations ambulatoires (CRA) et des centres de rééducation fonctionnelle. Il s’agira d’affiner la collaboration entre ce secteur de santé mentale et celui du handicap afin que les personnes autistes puissent bénéficier de l’aide adéquate selon leurs situations.
8. Le soutien à l’accueil de crise et aux petites unités spécialisées. Il s’agira de créer des unités spécialisées pour la prise en charge de profils complexes et des situations de crise.
9. Les formations et la sensibilisation. Des formations à l’attention des professionnels et des familles seront proposées. Des actions de sensibilisation seront également menées à l’attention de publics ciblés (écoles, hôpitaux…).
10. L’établissement d’un rapport sur les personnes à double diagnostic (autisme et troubles psychiatriques). L’objectif est d’établir un rapport listant les perspectives et émettant des recommandations à l’attention du Ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Maxime Prévot prévoit de concrétiser la mise en place du « Plan autisme » pour l’été 2016.
Selon des récentes recherches épidémiologiques, il y aurait 45.000 personnes autistes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Plus d’infos sur plan-autisme.be.
Cette année, la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme a mis en avant le thème « Emploi: les avantages de l’autisme ». Selon des estimations avancées par l’ONU, environ 80% des adultes atteints d’autisme sont sans emploi alors qu’ils possèdent des capacités notamment de logique en abondance. Pour lever le frein à ce potentiel, il faudrait organiser une formation aux vocations, adapter un soutien au placement dans la vie professionnelle et lutter contre une discrimination omniprésente.
S.T.
Photo: Capture d’écran plan-autismebe