Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé, jeudi 12 mars, le désastre humanitaire de plus en plus grand en Syrie et ont incombé la responsabilité à la communauté internationale. Dans un rapport intitulé « Echec coupable en Syrie », les 21 ONG signataires dénoncent l’incapacité des Etats à faire appliquer des résolutions prises par le Conseil de sécurité de l’Onu visant à protéger les civils syriens.
Selon les organisations signataires du rapport « Echec coupable en Syrie, l’année 2014 a été la plus meurtrière du conflit syrien depuis le début de la guerre il y a quatre ans. Depuis le 15 mars 2011, plus de 76.000 personnes ont été tuées et aucune issue ne semble se profiler. « Nous ne sommes pas supposés regarder des gens souffrir en 2015″, a affirmé à l’AFP Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, « Nous avons trahi nos idéaux« , regrette-t-il. Les auteurs du rapport rappellent que trois résolutions avaient été avancées par le Conseil de sécurité de l’ONU pour protéger les civils des pays engagés dans le conflit et garantir un meilleur accès à l’aide humanitaire pour des millions de Syriens. « Toutefois, les résolutions et l’espoir qu’elles apportaient, sont devenues vides de sens pour les civils syriens. Elles ont été ignorées ou sapées par les belligérants, par d’autres pays membres de l’ONU et même par des membres du Conseil de sécurité« , écrivent-ils. Oxfam, Pax Christi International, Handicap International et Médecins du Monde figurent, entre autres, parmi les ONG qui ont compilé le rapport.
Selon l’ONU, le conflit syrien est la pire crise de réfugiés que le monde ait connue ces vingt dernières années. Depuis le début des hostilités, plus de 11,2 millions de Syriens ont été contraints de quitter leurs foyers. « Des mesures concrètes doivent être prises de toute urgence. L’obstruction délibérée de l’aide doit cesser immédiatement, tout comme l’utilisation d’armes aveugles dans les zones peuplées, les attaques visant les civils et les détentions arbitraires, les enlèvements et la torture dont ils sont victimes. Il faut mettre fin à l’impunité qui caractérise le conflit. Les projets de l’Envoyé spécial des Nations unies pour la paix doivent bénéficier d’un réel soutien, et être accompagnés de véritables pressions afin de convoquer de nouveaux pourparlers conformément au Communiqué de Genève de 2012 et en redoublant d’efforts pour mettre fin aux violences qui embrasent le pays et la région », concluent les ONG.
L’intégralité du rapport est publié sur le site d’Oxfam.
S.T. (d’après La Libre et AFP)
Photo: Khalil Ashaw, capture d’écran du rapport « Echec coupable en Syrie »