Sur initiative française, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni le 27 mars dernier pour aborder la question des chrétiens d’Orient. A cette occasion, le patriarche irakien Louis Sako a notamment appelé la communauté internationale à soutenir la libération de Mossoul et de la plaine de Ninive.
L’Histoire se répète, entend-on souvent. Aux dires du patriarche chaldéen de Babylone (aujourd’hui Bagdad), cela semble être le cas pour ses fidèles. Cent ans après les massacres de chrétiens de l’Empire Ottoman, « nous vivons une situation tragique similaire, ce qui a poussé des milliers de chrétiens à émigrer », a indiqué Mgr Sako. A l’ONU, le prélat a solennellement appelé la communauté internationale à soutenir les armées irakiennes et kurdes pour que la ville de Mossoul (aux mains de l’Etat islamique depuis juin 2014) ainsi que les villages de la plaine de Ninive où habitaient chrétiens, yézidis et shabaks, eux aussi envahis, soient repris. Il a aussi non seulement demandé à ce que ces familles chrétiennes bénéficient d’une protection internationale avec une zone sécurisée pour qu’elles puissent retourner dans leurs villages et leurs maisons, mais aussi à ce qu’elles soient indemnisées par le gouvernement du fait des dommages et des préjudices subis.
Mais pour Mgr Sako, l’intervention militaire ne résoudra pas seule le problème. « La communauté internationale, mais aussi la Ligue Arabe et la Conférence des Etats Islamiques, doivent prendre des décisions aboutissant à des solutions politiques, culturelles et éducatives », a-t-il précisé. Voire à des réformes profondes de manière à accorder une pleine citoyenneté aux non-musulmans qui vivent sur leur sol.
D’autres « Daesh »?
Le patriarche Sako a aussi attiré l’attention sur le risque de voir émerger de nouveaux courants aussi néfastes que Daesh. « Lorsque des millions d’enfants et de jeunes sont privés d’écoles et d’éducation, lorsque des millions de réfugiés sont rassemblés dans des camps, privés du strict minimum de soins et d’attention, alors la frustration, le chômage et la pauvreté peuvent facilement les conduire à la vengeance et à l’extrémisme », a-t-il expliqué au Conseil de sécurité de l’ONU qui se penchait pour la première fois de son existence sur la question des chrétiens d’Orient.
P.G. (avec La Vie)
photo: © U.N.