Père Marius Hervé N'Guessan médite chaque jour la liturgie des heures, et il en fait profiter des centaines d'internautes sur sa page Facebook.
Le prêtre, originaire de Côte d'ivoire, actuellement en mission dans le Brabant wallon, a rassemblé ses commentaires et méditations dans le livre "La joie de prier" (coédité avec Bayard), dont le premier tome couvre la période du Carême, de Pâques jusqu'à la Pentecôte.
Qu'est-ce que la liturgie des heures? A qui ou à quoi sert-elle?
Beaucoup de gens croient que la liturgie des heures est réservée aux prêtres. Non, c'est vraiment la prière de tout le peuple de Dieu. La liturgie des heures qui est constituée de temps de prières (vêpres, complies, vigile, office des lectures, laudes, none, milieu du jour, sixte, tierce) est comprise comme une aide permettant au chrétien de prier chaque jour. Dans et par cette liturgie des heures, le chrétien offre ses activités à Dieu, ses projets, sa journée et sa vie. Il ne marche pas comme un être solitaire, mais il est avec le Christ, qui le rejoint comme les disciples d'Emmaüs et fait chemin avec lui. Le chrétien devrait faire une place importante dans sa vie à cette prière des heures. Comme l'indique Michel Dupuis dans la préface, "avec la liturgie des heures, l'humain retrouve le sens du présent, moment offert".
Qu'est-ce que la prière a de spécifique?
La prière est un temps de dialogue entre Dieu et l'homme, un temps de paroles et de silence, mais aussi un temps d'intériorité. Par la prière, l'homme répond à l'invitation de l'Eglise: "Veiller". Prier, c'est veiller chaque jour, c'est mourir chaque jour et ressusciter avec le Christ.
La prière est un parcours. Comme pour tout chemin, il faut un compagnon de route. Nous avons deux types d'aide à la prière, un compagnon céleste qui est l'Esprit saint, et un compagnon visible avec ces textes liturgiques. Au sein des aides concrètes à la prière, il y a les psaumes. Avec ces prières qui tiennent compte des circonstances de la vie, le chrétien dispose de multiples manières de s'adresser à Dieu.
N'est-ce pas osé de parler de "la joie de prier"?
Aller prier devrait être une joie, puisque dans cette prière, Dieu rejoint chaque humain. Dans ce temps d'intériorité, je parle à Quelqu'un qui m'écoute et qui m'écoutera. Ce qu'il y a d'original dans notre religion, vient du fait que nous avons accès à la divinité. Par la prière, le Créateur vient rejoindre chaque créature. Le christianisme ne devrait pas être une religion qui se lamente, mais bien un hymne à la joie. Et le monde a besoin de la joie et de l'espérance que les chrétiens peuvent apporter.
Cet esprit dynamique est aussi présent pendant la période du Carême. Pendant quarante jours, nous nous préparons à Pâques où éclatera la joie pascale. La Résurrection du Christ ouvre à chacun un chemin d'espérance. La période du Carême pourrait être contaminée par cette joie de la Résurrection. En prévision de la Résurrection, nous devrions prier joyeusement.
Propos recueillis par Anne-Françoise de BEAUDRAP
