Chantier Paroissial à Beauraing : une journée pour faire chemin ensemble en Eglise


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Chantier Paroissial à Beauraing : une journée pour faire chemin ensemble en Eglise
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
5 min

Assemblée Chantier paroisses

''En tant que baptisés, nous sommes tous responsables de l’Eglise que nous formons… '' Voilà l’un des messages lancé lors de la dernière journée du Chantier Paroissial qui se déroulait samedi 21 mars à Beauraing.

120 inscrits, sans compter ceux qui ont rejoint le groupe en dernière minute, il y avait du monde à la Maison de l’Accueil de Beauraing, ce samedi 21 mars, pour la cinquième édition de la journée du Chantier Paroissial. Des prêtres, des diacres, des religieux, des laïcs… tous venus des quatre coins du diocèse. Certains déjà bien lancés dans l’aventure du Chantier, d’autres plus hésitants, toujours au stade de la réflexion.
L’abbé Pascal Roger, délégué épiscopal pour le Chantier Paroissial, a accueilli les participants, leur souhaitant une ''agréable journée de rencontre et de partage d’expériences'', en communion avec Mgr Vancottem et Mgr Warin, présents également. Le thème de la journée était: ''Faire chemin ensemble en Eglise. Participation et coresponsabilité dans l’Eglise 'locale'.''
Après un temps de prière, Pascal Roger a passé la parole au premier intervenant, l’abbé Alphonse Borras (photo), vicaire général du diocèse de Liège, théologien et juriste, professeur et auteur de nombreuses publications, mais aussi et surtout ''pasteur'', au contact des réalités de l’Eglise de terrain. Il est la cheville ouvrière du ''Chantier Paroisses'' dans le diocèse de Liège, cousin germain du ''Chantier Paroissial'' namurois.

''Le Salut n’est pas seulement l’affaire des pasteurs''
À l’assemblée, l’abbé Borras précisera d’emblée son intention: ''Faire mieux prendre conscience de notre vocation de baptisés et de notre mission dans l’Eglise''. Car précisément, tout commence au baptême: ''Par ce sacrement, nous devenons membres du peuple de Dieu, nous sommes rétablis dans une posture de filiation par rapport à Dieu et de fraternité par rapport aux autres.''
L’abbé Borras rappellera comment la définition des laïcs a évolué, depuis celle donnée par les Pères conciliaires dans Lumen Gentium, jusqu’à celle du Code de droit canonique, version 1983. Deux textes qui se ressemblent, même s’il préfère la définition canonique: ''Elle met mieux en lumière le fait que les chrétiens prennent part à une histoire: l’alliance de Dieu avec toute l’humanité.''
Le vicaire général de Liège a insisté sur le paragraphe 32 de Lumen Gentium: ''L’Eglise sainte trouve sa cohérence et son sens dans une merveilleuse variété tendue vers une admirable unité…'' L’abbé Borras: ''Nous devons redécouvrir que nous sommes le temple de l’Esprit, habités par des charismes différents, des dons et des talents que nous avons reçus. Il faut savoir les reconnaître.'' S’appuyant sur le paragraphe 30, Alphonse Borras terminera en rappelant que le Salut n’est pas seulement l’affaire des pasteurs. ''Ceux-ci doivent reconnaître la contribution des laïcs au bien de l’Eglise entière, en discernant ce que l’Esprit Saint met dans leur cœur, afin que tous apportent leur concours à l’œuvre commune.''

Changer les habitudes
Dans les groupes de travail qui ont suivi, chacun a été invité à s’interroger sur la manière de faire Eglise chez soi, en écho à l’exposé de l’abbé Borras. L’abbé Willy Wele-Wele, curé de Nassogne, animait le groupe de la région de Marche (photo). Plusieurs constats ont servi de point de départ à la discussion.
Réflexion d’un laïc: ''On vient d’une Eglise où les chrétiens étaient habitués à recevoir. Aujourd’hui, on leur demande de donner, de leur temps, de leurs talents… On entre dans une nouvelle dimension. Il est difficile de changer les habitudes.'' Commentaire d’un curé de paroisse: ''Parfois les laïcs ne sont pas réceptifs à la proposition qu’on leur fait de les responsabiliser. 'On n’a pas besoin de ça', s’entend-on parfois répondre, 'le curé est là pour décider'...''
Des expériences positives se vivent pourtant chaque jour près de chez nous. À Erezée, une équipe pastorale de secteur existe depuis 1980, créée sous l’impulsion de Mgr Mathen. Là-bas, des laïcs travaillent déjà ensemble, et il leur arrive de prendre des décisions. ''Cela a demandé beaucoup de patience'', explique Paul, un membre de l’équipe. ''Souvent les gens préfèrent être tranquilles et avoir quelqu’un qui décide pour eux.''

Une crise salutaire
Dans le même groupe de travail, certains ont insisté sur la grande chance que nous avons de vivre une période de crise: ''C’est très salutaire, c’est l’occasion de demander à l’Esprit Saint de nous transformer. Avec moins de prêtres, les laïcs doivent prendre conscience qu’il faut se réveiller. Même si cela s’accompagne d’un peu de peur et d’angoisse.''
En même temps que de nouvelles perspectives encourageantes se mettent en place, tous sont d’accord pour dire qu’il faut demeurer vigilant. Premier point d’attention: que l’on ne bascule pas dans l’excès inverse où les laïcs contrôlent tout et où le prêtre n’a plus rien à dire. Seconde recommandation: que l’on soit attentif à la bonne formation des laïcs. En ce sens, la mise en place de l’IDF (Institut diocésain de Formation) est une bonne réponse.
Après le pique-nique, la journée s’est poursuivie par les témoignages de Bernadette Charlier et Marie-Thérèse Paquay, membres de conseils pastoraux dans la région de Liège. Nicolas Ketelers est intervenu également en tant que responsable de conseil pastoral diocésain à Lille. La journée s’est terminée par la remontée des réflexions des groupes de travail et la conclusion de Mgr Rémy Vancottem.
A.S. (Diocèse de Namur)

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