Les faits reprochés à l'ancien père oblat Eric Dejaeger remontent à trois décennies. Ils lui valent une condamnation à 19 années de réclusion. La sentence a été prononcée à Montréal, alors que 32 chefs d'accusation, dont huit crimes sexuels et 24 attentats à la pudeur, avaient été retenus contre l'ancien ecclésiastique.
Une peine de 25 ans de prison avait été requise par le ministère public lors du procès intenté à Iqaluit, dans le Nunavut (nord du Canada). La défense plaidait une peine de 12 ans de prison, moins les huit années préventives déjà effectuées.
Un procès-fleuve
Parmi la quarantaine de témoins entendus à la barre, nombre d'entre elles ont évoqué les conséquences physiques ou psychiques de tels actes. Dépendance aux drogues ou à l'alcool et cauchemars récurrents sont quelques-unes des pathologies développées par les victimes.
Agé de 67 ans et incarcéré depuis janvier 2011, Eric Dejaeger n'a montré aucune émotion durant les auditions des témoins. Il avait déjà été condamné en 1990 à une peine de prison pour le viol de huit enfants. A la suite de cette libération, il s'était réfugié en Belgique, d'où il fut expulsé, un avis de recherche ayant été lancé par Interpol. Dès son arrivée sur le sol canadien, le 20 janvier 2011, il était arrêté pour être jugé lors d'un procès qui a débuté en novembre 2013. Dans son jugement, le juge Kilpatrick a estimé qu'"aucun verdict ne pourrait compenser" les dommages infligés par le pédophile.
A. T. (avec LLB, le Soir)