"Nous assistons à l'effondrement du Yémen", a averti le secrétaire général des Nations unies devant le Conseil de sécurité. Ban Ki-moon appelle à agir pour éviter que le pays ne plonge dans le chaos.
Le Yémen, sans président ni de gouvernement s'enfonce dans une situation de crise préoccupante malgré les efforts de l'ONU pour maintenir un dialogue politique. "Nous ne pouvons pas nous contenter d'assister impuissants" à cet effondrement, a déclaré Ban Ki-moon devant les ambassadeurs du Conseil, qui ont ensuite entamé des consultations à huis clos sur la crise yéménite. Le secrétaire général des Nations unies a souligné les "défis" auxquels fait face le Yémen dont "une crise politique dangereuse", des "tensions sécessionnistes croissantes dans le Sud" et "une grave crise humanitaire" qui touche désormais 16 millions de personnes. Tous ces défis constituent "une menace pour la paix et la sécurité régionale et internationale", a-t-il affirmé.
Le pays est au bord de de la guerre civile
Ban Ki-moon a appelé "toutes les parties prenantes au Yémen à entamer des négociations et à coopérer de bonne foi" afin de "rétablir dès que possible une autorité gouvernementale légitime" et a invité les Etats membres à soutenir les efforts de médiation de son conseiller spécial Jamal Benomar. "Nous devons tout faire pour aider le Yémen à éviter le précipice et à restaurer le processus politique", a-t-il martelé. L'émissaire de l'ONU au Yémen Jamal Benom. Ce dernier a lui aussi tiré la sonnette d'alarme par vidéo-conférence depuis Sanaa où il s'efforce de relancer des négociations après la prise du pouvoir par les miliciens chiites Houthis. "La transition politique est en plein désarroi", a-t-il reconnu. "L'impasse politique actuelle ne peut se régler que par la négociation", a-t-il plaidé. Il a évoqué les risques d'une nouvelle sécession du sud du pays et d'une "résurgence d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique".
"Le Yémen est à la croisée des chemins: soit il plonge dans la guerre civile soit il trouve un moyen de remettre la transition sur ses rails", a conclu M. Benomar.
MVL (d'après Le Figaro, RTBF et AFP)