Nigéria : le cardinal Onaiyekan réagit face aux crimes de Boko Haram


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Nigéria : le cardinal Onaiyekan réagit face aux crimes de Boko Haram
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

onaiyekanLes exactions commises par le groupe terroriste Boko Haram au Nigéria a fait réagir l’archevêque d’Abuja, Mgr John Onaiyekan (photo).

La situation au Nigérai ne cesse de s’aggraver. Le Tchad va envoyer des renforts au Cameroun, pour l'aider dans son combat contre le groupe islamiste Boko Haram qui multiplie les exactions au Nigeria mais aussi sur le sol camerounais. L'Assemblée nationale a autorisé l'envoi de soldats tchadiens par un vote unanime. Depuis des mois, le groupe islamiste terrorise les populations et ces derniers jours plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont décrit de véritables massacres d’hommes de femmes et d’enfants, à Baga et ses environs, au nord-est du Nigeria.

Le cardinal John Onaiyekan, archevêque d'Abuja, au Nigéria, parle de crimes contre l’humanité et interpelle les autorités nigérianes. « Il s’agit d’un groupe qui commet de graves crimes contre l’humanité. La situation est grave. Ce qui nous préoccupe, c’est qu’il semble que notre gouvernement et les autorités nigérianes ne voient pas les choses assez clairement. Selon moi, c’est une incapacité coupable. C’est terrible que le président et tout ces gens qui nous gouvernent puissent dormir en paix alors que le pays est dans une telle situation », a déclaré le prélat à radio Vatican. Et d’ajouter : « Ceux qui nous gouvernent continuent à ne rien faire et à vivre comme s’il ne s’était rien passé. Ce ne sont pas les moyens qui manquent. Il y a beaucoup d’argent. Ce qui manque, c’est la responsabilité de ceux qui nous gouvernent ».

Vous souhaiteriez une mobilisation internationale comme cela a été le cas ces derniers jours après les attaques en France ?

« Il ne me semble pas qu’il y ait une mobilisation totale de toutes les forces politiques de notre pays, le Nigéria. Si c'était le cas, il n’y aurait même pas besoin de soutien d’ailleurs. La mobilisation internationale a Paris, c’est pour soutenir la mobilisation française qui était claire. Malheureusement, la mobilisation nigériane n’est pas claire. Et je le dis avec beaucoup de peine ».

Vous avez l’espoir que la situation puisse changer, évoluer à l’issue du scrutin présidentiel et législatif du 14 février prochain ?

« Oui, si ces élections se déroulent bien. Mais il y a un grand problème. C’est une élection nationale et si une très grande partie du pays ne peut assurer les élections quelle sera la qualité des résultats ? C’est le grand problème auquel nous sommes maintenant confrontés ».

Le Tchad vient d’annoncer son soutien au Cameroun, pays lui aussi touché par les violences commises par Boko Haram. C’est un combat contre les groupes islamistes qui doit être mené par l’ensemble des pays de la région ?

« Certainement. Il y a besoin de collaborations parce que les effectifs de Boko Haram, après avoir fait des choses au Nigéria, passent les frontières et le lendemain, ils sont déjà au Cameroun ou au Tchad. Dans les rues de certaines villes du Tchad, Boko Haram recrute des gens avec de l’argent. Ils paient en dollars. Les gens qui sont sans travail les suivent. La situation est grave. Que nos amis de Radio Vatican continuent à prier pour nous afin que notre gouvernement commence à reconnaître la gravité de la situation, pour que nous puissions prendre tous les moyens, pas seulement les moyens militaires mais aussi des moyens de dialogues politiques. Ainsi, on commencera petit à petit à changer la mentalité de ces gens qui commettent ces atrocités, pas seulement contre notre pays mais contre la vie humaine ».

Radio Vatican


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