Depuis le 1er juillet 2014, le règlement de la ville de Namur interdit la mendicité sur son territoire. Le Conseil d’Etat a suspendu l’exécution des principales dispositions de ce règlement suite au recours en suspension et en annulation introduit par la Ligue des droits de l’homme et par Luttes Solidarités Travail.
La Libre, l’Avenir et la Meuse rapportaient ce matin que le 6 janvier, le Conseil d’Etat a suspendu l’exécution de plusieurs interdictions qui figurent dans le règlement namurois – à savoir : le très large périmètre d’interdiction (l’hypercentre et Jambes); le fait de mendier accompagné d’un mineur et le fait de mendier accompagné d’un animal potentiellement dangereux. Les autres interdictions (mendier avec agressivité physique ou verbale; entraver la progression des passants ou l’entrée d’édifices privés ou publics; sur les voies de circulation et les carrefours) ne sont pas visées par la suspension.
Depuis plusieurs mois, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer le caractère inhumain des mesures prises par la ville de Namur. Et parmi elles, le groupe Solidarité de la paroisse St-Jean-Baptiste. Ce groupe a notamment organisé le 20 novembre dernier une soirée-débat avec Philippe Versailles du mouvement « Luttes Solidarités Travail », l’échevine de la Cohésion sociale Stéphanie Scailquin et Philippe Defeyt, échevin du Volontariat et président du CPAS. Dans le public, on retiendra deux interventions qui traduisent bien le sentiment face à ce règlement de la ville : « On interdit la dernière solidarité possible en Belgique : mendier le droit de vivre ». ! Ou cette interpellation aux divers niveaux de pouvoirs : « Ce qu’il faut avoir en amont, c’est une politique de redistributions des revenus , une justice distributive et plus de tourisme fiscal…. ».
Pour rappel, les règlements sur la mendicité qui ont été instaurés ces dernières années à Liège et Charleroi avaient également fait couler beaucoup d’encre au moment de leur entrée en vigueur. Dans le milieu associatif, on continue à dénoncer des mesures inappropriées et dommageables pour ces personnes en situation d’extrême précarité.
MVL