On recense actuellement 201 millions de chômeurs dans le monde. En 2019, ce pourrait être 212 millions de personnes qui seront privées d’emploi, selon le rapport annuel de l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’économie mondiale est entrée dans une période qui cumule croissance lente, amplification des inégalités et agitation sociale, relève l’OIT dans son rapport annuel sur les «Perspectives de l’emploi dans le monde et les tendances pour 2015».
«Plus de 61 millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise mondiale en 2008. Nos projections montrent que le chômage continuera de s’aggraver jusqu’à la fin de la décennie. La crise de l’emploi est loin d’être terminée», a déclaré lundi à Genève le directeur général de l’OIT Guy Ryder.
Le chômage devrait s’accroître de quelque trois millions de personnes dans le monde, en 2015, et de huit millions supplémentaires dans les quatre années suivantes. Si la situation de l’emploi s’est améliorée aux Etats-Unis et au Japon, elle reste difficile dans plusieurs économies avancées, surtout en Europe. En mars 2014, dans la zone OCDE, le taux de chômage s’établissait à 7,5% de la population active. En octobre 2014, la Belgique comptait 8,6% de chômeurs, des résultats meilleurs que la France (10,5%) et surtout l’Espagne (24%) ou la Grèce (25,9%). La Suisse fait figure de meilleur élève de la classe européenne avec 3% de personnes en recherche d’emploi (source: http://www.statistiques-mondiales.com/chomage.htm).
Les plus touchés sont les jeunes et les pays pauvres
Les jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans sont tout particulièrement frappés par la crise, avec un taux mondial du chômage des jeunes de près de 13% en 2014. Quelque 74 millions de jeunes étaient à la recherche d’un emploi l’an dernier. Une nouvelle hausse est attendue dans les années à venir. Selon le rapport, les pays ont éprouvé des difficultés à rebondir après la crise du fait des inégalités grandissantes et des perspectives incertaines en matière d’investissement des entreprises. Après une période d’embellie où les résultats ont été meilleurs que la moyenne mondiale, un certain nombre de pays en développement à revenu moyen voient leur situation se détériorer, comme l’Amérique latine et les Caraïbes, la Chine, la Russie et certains pays arabes, relève l’OIT. La situation de l’emploi ne s’est guère améliorée en Afrique subsaharienne, malgré une croissance économique en hausse. Dans la plupart de ces pays, le sous-emploi et l’emploi informel devraient rester irréductiblement élevés.
Le rapport indique aussi que les inégalités de revenu vont continuer de s’amplifier: les 10% les plus riches vont gagner 30 à 40% du revenu total tandis que les 10% les plus pauvres vont gagner de 2 à 7% du revenu total.
MVL (avec Trends/Le Vif)