En prévision d’une conférence d’appel de fonds des Nations unies envers les réfugiés syriens, prévue à Genève le 9 décembre, Amnesty International a déploré la lamentable réponse de la communauté internationale en matière d’accueil des réfugiés. Les conséquences de ce manque de soutien sont désastreuses, dénonce Amnesty.
Le nombre de places d’accueil proposées par la communauté internationale est « dérisoire« . C’est ce que vient de dénoncer Amnesty dans le document « Left Out in the Cold : Syrian refugees abandoned by the international community « . Selon l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, 3,8 millions de réfugiés syriens, soit 95% d’entre eux, sont accueillis principalement en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Egypte. « Seulement 1,7 % de ce total s’est vu proposer l’asile par un autre pays depuis le début de la crise, il y a plus de trois ans », déplore Amnesty.
L’organisation s’est dite choquée par le manque d’initiatives des pays riches pour accueillir les réfugiés migrants. L’Union européenne, excepté l’Allemagne, s’est engagée à n’accueillir que 0,17% des réfugiés dans les principaux pays d’accueil, regrette Amnesty. Au cours des trois dernières années, 150.000 Syriens ont atteint l’Europe pour lui demander l’asile. « C’est à peu près l’équivalent du nombre de personnes qui ont afflué en Turquie en l’espace d’une seule semaine en septembre 2015, fuyant l’avancée de l’Etat islamique dans la ville syrienne de Kobani », renseigne l’organisation internationale.
Un manque « honteux » d’humanité
Dans le golfe Persique, aucun Etat n’a daigné mettre en place des structures d’accueil pour les Syriens. « L’absence totale de promesses d’accueil émanant du Golfe est particulièrement honteuse. Les liens linguistiques et religieux devraient placer les Etats du golfe Persique au premier rang des pays offrant l’asile aux réfugiés qui fuient la persécution et les crimes de guerre en Syrie », s’est indigné Sherif Elsayed-Ali, responsable du programme Droits des réfugiés et des migrants d’Amnesty International. La Russie et la Chine se démarquent également par leur manque total d’engagement.
Face à ce manque d’engagement, « il est temps que les gouvernements du monde prennent les mesures nécessaires pour partager la responsabilité de cette crise et contribuer à éviter de nouvelles souffrances », a déclaré Sherif Elsayed-Ali. Amnesty exhorte à la communauté internationale de tenir ses promesses de réinstallation internationale. Elle exige qu’au moins 5% des réfugiés syriens soient réinstallés avant la fin de l’année 2015 et encore 5% supplémentaires en 2016.
S.T.