Trois mots me paraissent se dégager des textes que nous offre le 4e dimanche de l’Avent : maison, obéissance et naissance.
David voulait honorer Dieu en lui bâtissant un temple plus beau que son palais de cèdre à Jérusalem. Mais Dieu nous surprend toujours. Nous ne pouvons jamais l’enfermer dans nos plans. Il échappe à nos prises. Il défie toutes nos imaginations. La maison de Dieu sera plutôt celle que Dieu prépare à David quand il lui promet par le prophète Nathan : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours ». (1e lecture) Cette demeure éternelle, « le mystère qui est maintenant révélé » (2e lecture), c’est que tout homme est rendu capable d’accueillir la Parole de Dieu afin de collaborer à la naissance de Dieu en lui. Notre vocation à chacun(e) est de d’accepter de nous laisser habiter par le Verbe de Dieu, de consentir à devenir Sa maison.
Ce mystère poursuit saint Paul dans la 2e lecture « est porté à la connaissance de toutes les nations pour les amener à l'obéissance de la foi. » Dans la Bible, le mot obéissance signifie confiance. Derrière le mot français, il y a le verbe « écouter, prêter attention » (du latin « oboedire »). Obéir, c’est écouter avec amour parce qu’on vit dans la confiance. Il y a entre Dieu et l’homme, entre le Créateur et la créature, un abîme incommensurable. Pour le franchir, il y a comme un pont. Du côté de Dieu, la pile qui le soutient, c’est la miséricorde. Mais du côté de l’homme, la pile d’appui qui seule permet à Dieu de nous rejoindre s’appelle : « la confiance ».
Le récit de l’Annonciation à Marie que nous venons d’entendre est le plus beau témoignage de cette obéissance confiante. La Vierge enceinte est la plus belle image d’humanité apte à recevoir Dieu en sa chair. Marie à l’Annonciation annonce la maternité de l’Eglise toute entière, c’est-à-dire de chacun des croyants qui sont tous appelés à participer à l’enfantement du Corps du Christ, né de la Vierge Marie. En nous aussi, depuis le jour de notre baptême, « L'Esprit Saint est venu, et la puissance du Très-Haut nous a pris sous son ombre » (évangile) afin d’enfanter en nous le « Fils de Dieu ». Est-il possible que les pauvres pécheurs que nous sommes soient destinés à une telle participation à la vie divine ? Notre sanctification est le fruit de l’Esprit qui réalise la naissance miraculeuse de Jésus au fond de notre cœur. C’est à chacun de nous que le Père promet : « Je serai pour toi un père, et tu seras pour moi un fils » (1e lecture) et « Sans fin je lui garderai mon amour» (Psaume 88).
Tournons-nous, en ce dimanche, vers Marie. Adressons lui les mots même de l’ange : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ». Marie est le vitrail qui se laisse entièrement traverser par la lumière bienveillante du Père. Demandons-lui de prier pour nous afin, qu’à sa suite, nous nous laissions son Fils demeurer en nous. Alors, comme elle, nous vivrons l’attention généreuse pour les frères que Dieu met sur notre route en ce temps de Noël.
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