L’Organisation Mondiale de la Santé tire la sonnette d’alarme ce vendredi 21 novembre en publiant plusieurs études dans la revue médicale The Lancet. L’OMS dénonce l’enfer des violences conjugales que subit une femme sur trois dans le monde.
Ces dernières années, l’OMS a largement sensibilisé la population aux réalités des violences conjugales. Des efforts ont été déployés mais l’organisation onusienne les juge insuffisants. Les violences faites aux filles et aux femmes dans le giron familial atteignent encore un niveau « inacceptable« . Selon les résultats de l’étude publiés dans la revue médicale anglaise The Lancet, entre 100 et 140 millions de jeunes filles et femmes ont subi des mutilations génitales, 70 millions de filles ont été mariées avant leurs 18 ans, 7% des femmes risquent d’être victimes d’un viol dans leur vie. Des chiffres effrayants qui ont tendance à gonfler en période de guerre et de crise humanitaire.
Un changement de mentalité est possible et réaliste, affirme Charlotte Watts, professeur à l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. « Nous avons des preuves que des changements dans les mentalités et les comportements sont possibles et peuvent être réalisés en moins d’une génération », assure-t-elle.
L’OMS estime que des moyens supplémentaires doivent être investis par les Etats pour éradiquer ces violations du droit de la femme. Elle rappelle qu’il ne s’agit pas seulement d’une problématique sociale et criminelle mais qu’elle met en péril toute la santé publique. L’OMS plaide pour une meilleure formation du personnel de santé à qui les femmes battues et mutilées viennent se confier.
Selon l’étude, le combat contre les violences faites aux femmes doit devenir une priorité politique des Etats qui doivent y mettre les moyens financiers nécessaires. Dans le même temps, tous les leviers perpétuant les discriminations entre les sexes, dans la loi ou les institutions, devraient être levés. Les auteurs invitent également les décideurs politiques à mettre en place des lois préventives pour protéger la santé, la sécurité, l’éducation et la justice. Selon les auteurs, ce type de loi pourrait faire évoluer les mentalités.
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S.T. (d’après AFP)