Le quotidien d’une prof de religion


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Le quotidien d’une prof de religion
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
2 min

JocelineEn ces temps où le statut et le rôle des professeurs de religion sont en débat, les rédacteurs locaux de Malmedy proposent le portrait de l’une d’entre elles.

Jocelyne Légat, maman de trois enfants et institutrice primaire depuis 1982, retrace l’évolution de son poste : « Au début, l’organisation du cours respectait l’âge des enfants car, nous avions des classes par degrés. Mais malheureusement, il y a plus ou moins 15 ans, suite à une volonté politique d’économie, le comptage s’est fait différemment. Ce qui nous met parfois dans des situations bien difficiles : des enfants de degrés différents regroupés dans la même classe, ainsi que des classes très nombreuses. L’an passé, j’avais 230 élèves dans sept écoles différentes. Il faut donc sans cesse voyager d’école en école. Nous ne connaissons par toujours ce qui s’est vécu juste avant notre cours (disputes entre élèves, pleurs, …) Nous devons donc parfois commencer le cours par une activité apaisante

Quel est le rôle actuel d’un professeur de religion ?

« Notre rôle premier n’est pas de transmettre la foi, mais de donner un cours, une culture religieuse qui correspond à nos racines et à nos valeurs judéo-chrétiennes. Nous travaillons au sein d’une école et dans nos compétences, nous rejoignons celles des titulaires : savoir écouter, savoir se respecter, travailler ensemble, apprendre...

ClasseTout comme notre société, les enfants ont beaucoup évolué en 30 ans. Nous nous trouvons parfois face à des élèves de 1ère année qui n’ont aucune notion de la religion, de l’Eglise , des sacrements, de Dieu. Notre cours a donc lui aussi forcément évolué. Aujourd’hui, nous essayons davantage de faire réfléchir l’enfant. Dans notre cours, chacun a le droit de s’exprimer, de s’interroger, de donner son avis, de ne pas être d’accord avec ce qui est dit mais a aussi le devoir d’écouter l’autre et de le respecter. C’est seulement à cette condition qu’un débat peut se construire. »

Puisque la pédagogie change en fonction de l’âge des élèves, comment s’y prendre avec les plus grands ?

« Dans le degré supérieur, il devient plus difficile d’accrocher l’attention des élèves. Nous sommes continuellement en recherche afin de répondre au mieux à leurs attentes. Les jeunes qui sont au début de leur adolescence, ont parfois envie de parler d’autre chose…. Alors on aborde souvent les grands thèmes suivants: la justice, les questions existentielles sur le sens de la vie, la souffrance, la mort, la création du monde, … Nous partons aussi à la rencontre de ceux qui pensent autrement : les grandes religions, ….. Nous nous appuyons sur des œuvres d’art (comme celles d’Arcabas) ou une icône pour en dégager le message religieux. »

Propos recueillis par Bernard Houbiers (édition « Quoi de neuf »)

 

Catégorie : Belgique

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