“L’Apôtre”, la sortie DVD de la semaine (bande-annonce)


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“L’Apôtre”, la sortie DVD de la semaine (bande-annonce)
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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lApôtre

Ce mercredi 1er octobre sort en DVD le film "L’Apôtre" de la réalisatrice, scénariste et productrice française Cheyenne Carron.

C’est la charité qui a poussé la réalisatrice française Cheyenne Carron à écrire, scénariser, réaliser et monter son cinquième long-métrage intitulé "L’Apôtre". Une charité qui incitera le héros du film, Akim, à se convertir à la suite d’un événement bouleversant que Cheyenne Carron vécut elle-même dans la vie réelle.

Ce film courageux parle de la difficile conversion d’un musulman séduit par le catholicisme. Akim, jeune musulman appelé à devenir imam, voit son identité bouleversée alors qu'il est touché par l'amour du Christ… Dans un chaos familial qui l'oppose à son frère, Akim tentera de se faire accepter par les siens.

Un journaliste du journal chrétien français La Vie a rencontré la réalisatrice qui signe avec l’Apôtre son cinquième long-métrage.

Si l’Apôtre raconte une conversion, n’est-ce pas d’abord un éloge du pardon?

Je montre beaucoup plus qu’un geste de pardon! C’est la main tendue, c’est la charité, l’une des vertus les plus belles de la religion catholique. Ce prêtre - que j’ai connu -, en "accueillant", d’une certaine manière, la famille de celui qui avait tué sa propre sœur, a été un apôtre. Akim, à son tour, devient un apôtre au moment où il fait entendre à son frère que "la vengeance ne guérit pas".

Le titre "la Conversion" n’aurait-il pas été plus explicite?

L’Apôtre, cela me parle, car nous, catholiques, aujourd’hui, nous nous devons d’être des apôtres à notre petit niveau, celui de la famille, des amis, du travail… C’est-à-dire témoigner de notre conviction et de notre foi avec combativité. Ce mot effrayera sans doute certains catholiques. Toutefois, "combativité" n’induit pas l’idée d’écraser l’autre, mais de porter dans la joie une parole à laquelle on croit.

Comment écrire sur l’islam sans le caricaturer?

Je me suis documentée, j’ai fait lire le scénario à des musulmans pratiquants, et mes comédiens m’ont beaucoup aidée à être la plus juste possible. En particulier Touffik Kerwaz, qui joue le rôle de l’imam, est venu avec son Coran. On a travaillé ensemble la scène où les fidèles posent des questions sur les règles à suivre, notamment sur la possibilité de se marier avec une non-musulmane, et sur la polygamie. Pour autant, tout n’a pas été facile, j’ai eu lors du casting des oppositions de comédiens qui, soit avaient extrêmement peur, soit étaient en colère. Je n’ai retenu que des gens prêts à me suivre.

De toute confession?

Mes comédiens étaient de culture arabo-musulmane, celle qui joue la mère de famille était de confession juive, les techniciens, pour la plupart, athées. J’étais la seule catholique pratiquante, mais j’avais le sentiment que, face à mon équipe, étant forte et fière de ma foi, c’était rassurant pour eux. Ils avaient envie de respecter cela.

Ne craignez-vous pas que votre film soit néanmoins perçu comme participant de l’islamophobie?

La famille que j’ai dépeinte est une famille aisée et ouverte. Les parents appartiennent à une génération marquée par le terrorisme en Algérie et la religion n’occupe pas toute leur existence. Alors que les enfants ont un vrai désir de retour au sacré - ce que je comprends, car je suis moi-même dans cette démarche-là - et parfois avec une certaine radicalité. Je pense que cela fait bien écho à la jeunesse actuelle qui est animée d’un vrai retour au religieux avec fougue.

Vous montrez aussi un visage de l’islam intolérant…

Avec mes comédiens, j’avais un dialogue parfois franc en leur disant que certaines sourates du Coran me dérangent, car ce sont des appels au meurtre des non-musulmans. Il faut oser le dire. Et si mon film fait écho aux persécutions des chrétiens à travers le monde, c’est formidable si cela peut éveiller un débat. Les musulmans sont nos frères, mais dialoguons dans la vérité, arrêtons de faire l’autruche, car il y a des gens qui se font trancher la gorge parce qu’ils ne croient pas en Allah. Parler et nommer les choses permet à l’autre de s’interroger et peut-être d’évoluer.

Plus d’infos en cliquant ICI. Le DVD est en vente à la Fnac et chez Altermédia.

ST (d’après La Vie)

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