Mardi 14 octobre, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Amnesty International et la Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Etrangers) ont organisé une conférence de presse commune pour dénoncer un accord du gouvernement Michel « inquiétant ».
Mardi, les trois associations ont exprimé publiquement leur appréhension de l’accord du gouvernement en matière de droits fondamentaux, de l’asile et de l’immigration et des droits économiques, sociaux et culturels. « Dans l’accord du gouvernement fédéral, on trouve un peu de positif, pas mal de flou et beaucoup de points inquiétants« , ont-elles mis en garde.
Amnesty International se méfie de la question budgétaire qui « sera fondamentale, sinon certaines bonnes idées, comme la création d’un Institut national des droits de l’Homme, vont simplement rester au stade de l’effet d’annonce« . C’est ce qu’a exprimé mardi Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International pour la Belgique francophone, lors de la conférence de presse commune. « D’autres mesures proposées restent floues quant à leur mise en œuvre », poursuit-il. « Par exemple, le gouvernement veut sanctionner – et c’est très bien – les appels à la haine sur internet, notamment l’appel au djihad. Va-t-on élargir cette notion aux discours islamophobes qui circulent aussi sur internet? C’est le flou. »
Quel bon sens?
La Ciré a également exprimé son inquiétude. Selon sa directrice, Frédérique Mawet, « l’esprit de cet accord est très clair. Il s’agit de contrôler, de restreindre, d’empêcher. Par exemple, le nouveau gouvernement veut augmenter le nombre de places en centres fermés. C’est indigne d’enfermer des familles sans titre de séjour. Et même les mesures qui semblent positives au premier abord peuvent cacher des mesures plus dures. Le gouvernement veut par exemple harmoniser les procédures. C’est très bien. Mais dans quel sens cette harmonisation se fera-t-elle? »
De son côté, la LDH pointe toute une série de mesures qu’elle juge négatives: la transaction pénale « qui augure une justice de classe« , la peine de sûreté « qui enlève tout espoir de réinsertion du détenu » ou encore la « tolérance zéro en matière de drogues« . « Ce gouvernement se présente comme celui du bon sens, mais il s’agit davantage du bon sens du café du commerce que du véritable sens commun, qui sert l’intérêt général. Il se présente comme celui des réformes, mais propose plutôt des recettes qui ont déjà démontré dans le passé leur inefficacité« , a déploré le président de l’association, Alexis Deswaef.
ST/Belga
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