"Stop Torture" est la campagne mondiale lancée par Amnesty International en mai dernier pour que chacun soit sensibilisé à cette réalité pour mieux s’en protéger et en exiger l’arrêt. Au nom de cette campagne, des militants de l’organisation internationale se sont rassemblés devant les ambassades d’Ouzbékistan de différents pays, dont la Belgique, pour dénoncer les différentes méthodes de torture couramment pratiquées dans ce pays.
"La torture en Ouzbékistan est une pratique généralisée et courante. Le gouvernement continue de mentir à ce sujet, plutôt que d’agir pour y mettre un terme. Cela doit cesser", a déclaré Maisy Weicherding, chercheuse sur l’Ouzbékistan à Amnesty International. "La communauté internationale et l’Union européenne en particulier doivent prendre en compte la pratique généralisée de la torture en Ouzbékistan dans le cadre de toutes leurs relations bilatérales."
Trente années après l’adoption de la Convention contre la torture par les Nations Unies, Amnesty International estime que cette pratique est encore d’application dans 141 pays, dont l’Ouzbékistan. Selon l’organisation internationale, l’Ouzbékistan semble déterminé à échapper à toute surveillance internationale. Ces dernières années, aucune organisation internationale indépendante n’a pu se rendre librement dans le pays pour effectuer une surveillance indépendante des droits humains.
Des Belges en faveur la libération de Dilorom Abdoukadivora
Hier, lors d’une action coordonnée au même moment dans différents pays, une dizaine de militants d’Amnesty ont rappelé au monde politique l’emprisonnement illégal de l’ouzbèke Dilorom Abdoukadivora, torturée et emprisonnée depuis 2010 après avoir été arrêtée lors d’une manifestation pour de meilleures conditions économiques dans son pays. Les militants se sont ligotés les mains devant l’ambassade ouzbèke et se sont mis un sac noir sur la tête en référence à la méthode de torture la plus couramment utilisée en Ouzbékistan. Ils ont remis aux autorités ouzbèkes quelque 4000 pétitions récoltées en Belgique en faveur de la libération immédiate et sans condition de Dilorom Abdoukadivora.
Les coups (de pied, de poing, de bâton, de matraque, de fouet, de batte de base-ball…) sont aujourd’hui la méthode de torture et de mauvais traitements la plus répandue dans le monde, rapporte Amnesty. Parmi les méthodes les plus fréquemment utilisées, l’organisation internationale mentionne également les décharges électriques, les simulacres d’exécution et simulacres de noyade, l’asphyxie, le maintien dans des positions douloureuses, l’isolement prolongé, la privation de sommeil, l’amputation…
Dénoncer sans combattre
Amnesty dénonce ce "crime international, une source d’embarras politique et diplomatique et une violation que presque tous les gouvernements s’accordent à dénoncer et à condamner dans leurs discours, à défaut d’agir de façon concertée pour la combattre. Les gouvernements consacrent souvent plus d’énergie à nier ou à dissimuler l’existence de la torture qu’à mener des enquêtes ».
Via sa campagne Stop Torture, Amnesty International veut particulièrement sensibiliser le recours à cette pratique illégale au Nigeria, au Mexique, aux Philippines, en Ouzbékistan, au Maroc et dans le Sahara occidental. Amnesty International veut obtenir l’instauration et la mise en œuvre de garanties efficaces contre la torture car elle estime que c'est le seul moyen de faire changer les choses. Lorsque des garanties efficaces sont en place, affirme Amnesty, les gens sont protégés. Lorsque les garanties sont inexistantes ou inappliquées, la torture prospère.
S.T.