Les 30 Afghans qui occupent l’église du Béguinage depuis plusieurs semaines vont devoir trouver une autre alternative. L’ultimatum que la fabrique d’église leur avait donné arrive aujourd’hui à échéance, les empêchant de séjourner plus longtemps dans le lieu saint.
L’année dernière, l’église Saint-Jean-Baptiste du Béguinage avait hébergé pas moins de 400 Afghans. Ceux-ci protestaient contre la politique d’expulsion de Maggie de Block, la secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration. La problématique n’est pas neuve et avait déjà fait réagir de nombreux réfugiés lors d’une marche entre Bruxelles et Mons en décembre 2013. Le Premier ministre Elio Di Rupo les avait alors incité à réintroduire une nouvelle demande d'asile.
Depuis, beaucoup ont reçu le statut de réfugiés. Les 30 Afghans qui doivent quitter aujourd’hui l’église du Béguinage sont ceux dont la nouvelle demande n’a pas été reçue favorablement par l’Etat belge. Ils sont déçus et ne comprennent pas pourquoi leur statut n'a pu être régularisé. "Je suis en Belgique depuis 5 ans", explique l'un d'eux à la RTBF, "je viens d'une ville près de Kaboul, et apparemment c'est une région où il n'y a pas de danger. Mais alors pourquoi des soldats doivent-ils sécuriser l'aéroport de Kaboul?"
Trop peu nombreux pour "mener un combat politique"
Déçus et empreints d’un sentiment d’injustice, les 30 Afghans ne savent plus où aller. Daniel Alliet, curé du Béguinage et défenseur des droits des sans-papiers, ne peut intervenir, la décision émanant de la fabrique d’église. "J'ai toujours été aux côtés des sans-papiers, j'ai toujours soutenu leur combat et je leur ai toujours ouvert les portes de l'église. Mais l'occupation actuelle risque de desservir la cause, il y a deux mois, ceux qui occupaient l'église du Béguinage ont expliqué que l'occupation politique était terminée, aujourd'hui, ils ne sont plus que 30 et ce n'est pas assez pour mener un combat politique", a-t-il conclu.
Ce jeudi soir, certains dormiront encore à l’église. Samir Hamdard, le porte parole du comité des Afghans, a affirmé que dès vendredi 5 septembre, certains Afghans iront dans un centre Fedasil, d’autres seront accueillis par le comité de soutien des Afghans et d’autres encore iront dans un bâtiment occupé par le collectif des sans papiers.
S.T. (d'après la RTBF)