A Mouscron, on ne fait pas les choses à moitié! L’ASBL Edelweiss – Resto du Cœur distribue des repas chauds aux plus nécessiteux, mais cette année, elle a voulu diversifier son action en proposant aux personnes qui n’ont plus de mutuelle, de pouvoir accéder aux soins de santé.
Le Resto du Cœur de Mouscron est l’un des plus anciens dans notre pays puisqu’il date de 1986. D’emblée, le concept belge s’est distingué de celui de son voisin français en ouvrant toute l’année, avec des fréquences différentes suivant les saisons. Ouvrir 3 mois, c’est bien, mais laisser les personnes pendant 9 mois dans la nature après leur avoir donné l’espoir d’une vie meilleure, c’est se voiler la face. Dès 1991, les Restos du Cœur belges décident la création d’une Fédération; elle regroupe, aujourd’hui, 15 Restos (11 en Wallonie, 2 en Flandre et 2 à Bruxelles).
« Nourrir les plus démunis, c’est bien, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg! »
Cette phrase mythique du fondateur des Restos du Cœur, Coluche, a particulièrement résonné cette année dans la tête du coordinateur du Resto de Mouscron, Xavier Bouret. Celui-ci veut trouver des solutions appropriées aux problèmes sociaux auxquels sont confrontées les personnes en difficulté. Un de ces problèmes est l’absence de mutuelle. Beaucoup de personnes démunies ne sont pas en ordre et ne savent pas se faire soigner. Avec une dizaine de médecins généralistes de Mouscron-Estaimpuis et quelques infirmières, Xavier Bouret souhaite créer un dispensaire où, pour un euro symbolique, les bénéficiaires du Resto du Cœur (dans un premier temps) seraient accueillis et soignés. L’établissement de soins devrait s’établir dans les locaux de l’ASBL Télé-Service de la rue du Sapin Vert à Mouscron. « Le but est clairement de venir en aide aux personnes dans le besoin et de les accompagner afin qu’elles puissent revenir dans le schéma classique des soins médicaux », explique le coordinateur. Pas question donc d’un hôpital en plus ou de se substituer aux centres de soins existants dans la région.
Et si la consultation n’est pas gratuite, c’est une question de principe, insiste Xavier Bouret: « Nous avons pour principe de ne pas offrir la gratuité, car cela peut avoir un effet négatif sur le bénéficiaire. Justement, il est souvent fier de devoir payer, car il n’a pas l’impression de faire la charité. Il est fier d’avoir contribué même si ce n’est pas grand-chose ». Un euro qui sera perçu par les médecins qui, eux, les reverseront au Resto du Cœur.
S.B.