Les représentants de plus de 80 pays du monde se sont donné rendez-vous à Liège, ce lundi matin, pour commémorer l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes. Les dirigeants européens ont beaucoup fait allusion à la situation actuelle de l’Europe.
Le 4 août 1914, l’Allemagne envahissait la Belgique, déclenchant les hostilités de la Première Guerre mondiale. Afin de commémorer cet événement, les représentants de plus de 80 pays se sont retrouvés à Liège, au mémorial interallié de Cointe, symbole de la reconnaissance des alliés à la ville pour sa résistance à l’envahisseur. Une résistance dont se vengeront les forces allemandes par des exactions qui coûteront la vie à quelque 6.500 civils et choqueront l’opinion occidentale.
La ville de Liège a été placée sous haute protection – pas moins de 650 policiers – afin d’assurer la sécurité de la quinzaine de têtes couronnées et de chefs d’Etat attendus pour l’événement. Parmi les invités, le roi Felipe d’Espagne, les présidents français et allemand, François Holland et Joachim Gauck, et le prince William, accompagné de son épouse Kate, pour représenter le Royaume-Uni.
Des discours très politiques
Dans l’allocation d’ouverture, le roi Philippe a surtout rappelé le chemin parcouru par l’Europe. « L’Europe pacifiée, l’Europe unifiée, l’Europe démocratique. Nos grands parents en ont rêvé. Nous l’avons aujourd’hui. Chérissons-la et continuons à l’améliorer. » Mais de nombreux dirigeants ont surtout fait allusion à la situation actuelle de l’Europe. « Les événements en Ukraine nous rappellent que l’instabilité continue de se propager sur notre continent« , a déclaré le prince William.
« Nous ne pouvons pas être simplement des gardiens de la paix, des évocateurs du souvenir, (…) nous sommes aussi devant nos responsabilités« , a déclaré, pour sa part, le président François Hollande. « Aujourd’hui la neutralité n’est plus de mise. (…) Comment rester neutre lorsqu’un peuple non loin de l’Europe se bat pour ses droits et pour son intégrité territoriale? Comment rester neutre lorsqu’un avion civil est abattu en Ukraine? » De son côté, le président allemand n’a pas demandé pardon, mais a dénoncé le nationalisme à l’origine du conflit. « Rien ne pouvait justifier cette invasion« , a-t-il affirmé.
Des milliers de ballons dans le ciel
Après ces discours, clôturés par deux coups de canon, le roi Philippe a déposé une gerbe de roses blanches devant une plaque commémorative. Une fillette, symbole de la transmission de la mémoire aux générations futures, a ensuite lancé un ballon blanc, représentant la paix et a tenu la main du souverain pour parcourir l’esplanade. Des milliers de ballons se sont ensuite élancés dans le ciel, aux couleurs des pays invités.
Le prince Wiliam et son épouse ont ensuite pris le chemin de Mons pour une cérémonie dans le petit cimetière militaire de Saint-Symphorien. Ils y ont retrouvé le Premier ministre David Cameron et le prince Harry. C’est dans ce cimetière que reposent le premier soldat britannique tué durant la grande Guerre et le dernier, tué le 11 novembre 1918, jour de l’armistice qui a mis un terme aux hostilités.
P. A.
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