Contesté dans sa gestion de la crise des abus sexuels dans son pays, le primat d’Irlande avait exclu, en mai 2012, de démissionner avant d’avoir atteint l’âge de 75 ans; limite atteinte ce 16 août. Il a donc renoncé à sa charge.
« Le mois dernier, j’ai offert ma démission au pape François, conformément à l’exigence du droit canon. J’ai fait ainsi en prévision de mon 75e anniversaire que je célébrerai demain. » Selon un communiqué de la Conférence des évêques d’Irlande daté du 15 août, le cardinal Sean Baptist Brady, primat d’Irlande, a renoncé à sa charge d’archevêque d’Armagh.
« Le 18 janvier 2013, le pape Benoît XVI avait accepté ma demande d’un assistant épiscopal et Mgr Eamon Martin avait été nommé archevêque coadjuteur d’Armagh », écrit encore le cardinal Brady dans ce communiqué. « Cela signifie qu’aussitôt que le pape François accepte ma démission d’archevêque, Mgr Eamon deviendra l’archevêque d’Armagh et le primat de toute l’Irlande. »
Le cardinal Brady rappelle ensuite que Mgr Eamon a été « chaudement accueilli » dans le diocèse et a travaillé « inlassablement », apprenant à connaître les prêtres, les religieux et les fidèles, et s’impliquant dans chaque aspect de « la vie du diocèse Armagh et au-delà ».
« J’attends avec impatience le jour où ma démission sera acceptée », conclut le cardinal Seán Brady qui est né le 16 août 1939 à Laragh, et qui a fait ses études de philosophie et de théologie au Collège pontifical irlandais à Rome, obtenant en 1967 une maîtrise de droit canonique à l’Université du Latran.
Ordonné prêtre à Rome en 1964, il était devenu enseignant au Saint-Patrick’s collège de Cavan, de 1967 à 1980, avant de revenir à Rome comme vice-recteur puis recteur (1987-1993) du Collège pontifical irlandais.
Nommé archevêque coadjuteur d’Armagh en décembre 1994, il a été consacré en février 1995 par le cardinal Cahal Brendan Daly dont il prendra la succession comme archevêque titulaire du diocèse d’Armagh et primat de toute l’Irlande en octobre 1996.
Le cardinal irlandais a été très contesté dans sa gestion de la crise des abus sexuels en Irlande, à la suite notamment d’un documentaire de la télévision britannique diffusé il y a deux ans, qui l’accusait d’avoir aidé à couvrir, dans les années 70, les actes de pédophilie d’un prêtre qui a continué à agresser des enfants jusque dans les années 90. Le cardinal Brady avait reconnu à l’époque avoir « participé à une culture inutile du silence dans la société et l’Eglise qui appartient heureusement à une époque révolue ».
D’après La Croix