Les bouddhistes extrémistes du Sri Lanka ont lancé une campagne contre les protestants évangéliques accusés de conversions durant leurs cérémonies religieuses.
Selon des estimations qui remontent à 2012, le Sri Lanka comptait à l’époque quelque 21.5 millions d’habitants. Majoritairement bouddhiste (70% de la population), l’île est aussi peuplée d’hindous (15%), de chrétiens (8%), et de musulmans (7%). La liberté de culte n’est pas un concept acquis dans cette république.Même si la Constitution sri lankaise reconnaît la liberté de culte et de religion, elle accorde toutefois « une place prééminente » à la religion de Bouddha, sans pour autant lui accorder le statut de religion d’Etat. L’intolérance religieuse fait pourtant souvent les gros titres et depuis plusieurs semaines, certains bouddhistes du groupe extrémiste Ravana Balaya font pression sur les chrétiens évangéliques de la ville de Polonnaruwa, deuxième ville du pays. Selon l’agence Fides, des bouddhiste extrémistes accusent les chrétiens d’offrir de l’argent et des dons pour acheter la conversion des bouddhistes. Certains extrémistes ont participé à une vingtaine de rassemblements de prière pour exiger des pasteurs qu’ils mettent fin aux conversions. Au début du mois de juillet, un groupe de bouddhiste avait interrompu une rencontre de prière organisée par les chrétiens. Le culte en avait été interrompu et les bibles avaient été enfermées.
Selon Fides, ces conversions dont sont accusés les chrétiens ont été avérées par Ittekande Saddhatissa Thero, le secrétaire général du groupe bouddhiste. Ce dernier a affirmé avoir reçu des centaines de plaintes d’hindous et de bouddhistes relatant des tentatives de conversions en échange d’argent. Le groupe réclame l’interruption de toute activité protestante dans ville du nord du pays, faute de quoi des procédures judiciaires allaient être lancées.
« Nous ne convertissons jamais par force et nous ne construisons jamais de nouvelles [églises] pour attirer les fidèles. C’est leur propre décision », avait réagit le pasteur O. S. Fernando, président du Pastors’ Fellowship Group de Polonnaruwa, interrogé par le groupe Voice of the persecuted. Le secrétaire général de la National Christian Evangelical Alliance (NCCA), Godfrey Yogarajah, a ajouté que des pasteurs avaient été menacés et battus pour mettre un terme aux réunions de prières. La NCCA a également fait savoir que plus de 120 lieux de cultes chrétiens avaient été attaqués l’année dernière.
S.T.