L’inquiétude reste vive face aux persécutions dont sont victimes les chrétiens irakiens. Face à la gravité de la situation les évêques irakiens aux côtés du Patriarche de Babylone des Chaldéens. S.B Louis Raphaël Sako se sont réunis à Erbil, au Kurdistan irakien, au nord du pays, pour « étudier le problème et tenter de trouver des solutions ».
Les prélats exhortent les autorités à assurer la « protection nécessaire » aux chrétiens et aux autres minorités du pays,à fournir « un soutien financier aux familles déplacées qui ont tout perdu », de « payer immédiatement les salaires des employés », à « enregistrer tous les dommages causés et indemniser les personnes touchées » et enfin à « envisager sérieusement de fournir un logement, la scolarisation et l’éducation de l’université à leurs enfants dans le cas où leur angoisse se prolonge ».
Ces requêtes pratiques et urgentes, rapportées par l’Agence Fides, sont liées aux graves événements de ces dernières semaines intervenus dans la région, à commencer par l’expulsion des chrétiens et des chiites de la ville de Mossoul, décrétée par les miliciens du prétendu « Etat islamique ».
Des actions concrètes attendues pour sauver l’Irak et ses habitants
Par ailleurs, les évêques irakiens invitent « les personnes de conscience en Irak et dans le monde » à faire pression sur les militants afin qu’ils mettent un terme à « la destruction des églises et des monastères et des manuscrits de combustion et les reliques de l’héritage chrétien, étant un patrimoine irakien et international inestimable. Ce qui a été dit à propos d’un accord entre les militants et le clergé est faux » poursuit le texte, réaffirmant qu’ « un crime est un crime, ne peut être refusé ou justifié ! Nous attendons des actions concrètes pour rassurer nos gens et pas seulement les communiqués de presse de dénonciation et de condamnation ».
A ce propos, les évêques indiquent apprécier « hautement la position de la région du Kurdistan pour recevoir les familles déplacées, les embrasser et fournir de l’aide pour eux. Nous proposons la création d’un comité conjoint du gouvernement régional et les représentants de notre peuple de faire un suivi sur la souffrance des familles déplacées et à améliorer leurs conditions ». L’appel s’achève par une supplique « à Dieu Tout-Puissant pour limiter la catastrophe et rétablir la sécurité, la paix et la stabilité dans l’ensemble de l’Irak ».
L’Organisation pour la coopération islamique condamne les violences contre les chrétiens
L’Organisation pour la coopération islamique (OIC) a elle aussi condamné les violences contre les chrétiens en Irak. Le secrétaire général de l’OIC, Iyad Ameen Madani, a en effet condamné les actes du « groupe terroriste de l’Etat islamique contre les citoyens chrétiens d’Irak à Mossoul et Ninive y compris la déportation forcée sous menace de mort ».
Il a ajouté que « cette déportation forcée est un crime qui ne peut pas être toléré » et que ces pratiques « n’ont rien à voir avec l’islam et ses principes qui appelle à la justice, la gentillesse, à la droiture, la liberté religieuse et la coexistence ».
« De telles atrocités contredisent aussi les principes de l’OIC qui appelle à la promotion d’une culture de tolérance et d’amitié parmi les nations et les peuples », ajoute le communiqué.
Le Secrétaire général a dit la disponibilité de l’OIC pour apporter l’aide humanitaire nécessaire aux populations déplacées jusqu’à ce qu’il leur soit possible de revenir chez elles.
Avec Zenit et I. Media