La découverte de squelettes de bébés dans une fosse du couvent de Tuam, en Irlande, avait fait les titres de la presse internationale au début de ce mois de juin. Depuis, l’historienne amatrice qui avait révélé cette découverte a apporté plus de précisions sur les faits et sur ses déclarations.
Le mercredi 4 juin, nous vous faisions part sur le site Infocatho.be d’une macabre découverte en Irlande: 796 squelettes de bébés et d’enfants morts entre 1925 et 1961 auraient été enterrés dans une fosse commune sur le site d’une ancienne institution religieuse. (voir article du 4 juin)
Le magazine chrétien ‘La Vie’ rapporte: alors que l’Irlande vient d’ouvrir une commission d’enquête sur les foyers catholiques qui hébergeaient les filles-mères et le sort de leurs bébés, Catherine Corless, l’historienne à l’origine de ce dossier, dément une partie des propos qui lui sont prêtés dans la presse. « Je n’ai jamais dit à personne que 800 corps avaient été jetés dans une fosse septique », affirme-t-elle au Irish Times. « Cela ne vient pas de moi, en aucun cas » Ce qui l’a contrariée, troublée et consternée ces derniers jours, poursuit l’Irish Times, c’est la manière spéculative dont l’histoire a été rapportée, particulièrement sur ce qui est arrivé aux enfants après leur mort. « Je n’ai jamais employé le mot ‘jetés' », dit-elle encore avec détresse. « Je voulais simplement qu’on se souvienne de ces enfants et qu’on écrive leurs noms sur une plaque. C’est pourquoi je me suis lancée dans ce projet et maintenant ce projet mène sa propre vie. »
Pas question de fosse « septique »
Dans le magazine économique américain Forbes, l’éditorialiste Eamonn Fingleton explique que l’histoire de la « fosse septique » aurait été montée en épingle: « Beaucoup de maternités en Irlande avaient un lieu de sépulture commune pour les enfants mort-nés ou ceux qui sont morts peu après la naissance ». L’éditorialiste poursuit: « Un fait semble incontestable: les conditions dans les orphelinats irlandais jusqu’aux années 1960, et même plus tard, ressemblaient à celles qui sont décrites dans les romans de Dickens. Le taux de mortalité était scandaleusement élevé (…) Une grande partie du problème était la pauvreté généralisée de l’époque (celle des années 1920 jusqu’au début des années 1960 pendant laquelle fonctionna l’institution au centre du scandale). Parce qu’ils étaient cruellement sous-financées, les orphelinats irlandais étaient honteusement surpeuplés, ce qui signifie que quand un bébé attrapait une infection, tous les autres l’attrapaient. »
Les premières conclusions du rapport sur les foyers catholiques demandé par le gouvernement irlandais devraient être rendues le 30 juin.
MVL, d’après La Vie –
photo: adoptionrightsalliance.com