Débuté en mars 2011, le conflit syrien continue de faire les gros titres de l’actualité internationale. Vendredi 30 mai, lors de la réunion de coordination sur la Syrie initiée par le Conseil pontifical Cor Unum, le pape s’est adressé aux participants en leur demandant de ne pas "s’habituer" aux événements qui secouent le Syrie.
Réunis le 30 mai dernier, les représentants de pas moins de 25 associations humanitaires catholiques actives en Syrie ont évalué le bilan de leurs actions sur le terrain. Ils ont également établi de nouvelles priorités pour leur action. Etaient également présents, le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Parolin, le nonce apostolique en Syrie, Mgr Zenari ainsi que Mgr Antoine Audo, le président de Caritas Syrie. Cette réunion en est à sa seconde édition, après celle des 4 et 5 juin 2013 qui avait réuni les mêmes participants au Vatican.
Un conflit à ne pas oublier
Dans son message proclamé vendredi dernier, le Saint-Père s’est dit envahi par une "grande douleur" face à la non-résolution du conflit armé. Il s’est adressé aux "protagonistes du conflit" en leur exhortant une fois de plus de faire "taire les armes". Le pape les a invités à entamer des négociations et les a encouragés à laisser agir l’aide humanitaire. Après plus de trois ans de violents combats,"on risque de s’habituer et d’oublier les victimes quotidiennes, les souffrances indicibles, les milliers de réfugiés (…) qui souffrent et parfois meurent à cause de la faim ou des maladies causées par la guerre", a regretté le pape.
Le pape François a invité les participants engagés sur le terrain à encourager la "communion" avec les pasteurs et communautés locales. Il a profité de la réunion pour établir des "formes de collaboration stables" pour optimaliser les efforts entrepris à l’égard de "toutes les victimes de la guerre, sans distinctions ethniques, religieuses ou sociales."
La reconquête de Homs
Après de longues semaines de négociations, la ville de Homs est finalement retombée sous le contrôle de l’armée syrienne. Au total, pas moins de onze églises de la vieille ville ont été partiellement détruites, affirme le métropolite Georges de la ville de Homs. Le second étage de l’Archevêché n’a pas été épargné par ces deux années de lutte, mais l’Eglise grecque-orthodoxe a tout de même rouvert le bâtiment pour venir en aide à la population locale. L’édifice "est ouvert jour et nuit afin d’aider les habitants de la vieille ville à restaurer leurs demeures, en coopération avec le Patriarcat", rapportait le site orthodoxie.com le 26 mai dernier. "Des vivres et des biens de première nécessité" sont également distribués à l'Archevêché.
Depuis le départ des rebelles vers les régions d’opposition au nord de Homs, les habitants ont peu à peu repris possession de ce qui reste de la ville. C’est dans les quartiers de la vieille ville que les combats ont été les plus violents. L’association humanitaire L’œuvre d’Orient avait estimé qu’un quart de la ville de Homs avait été détruit. Troisième ville du pays, Homs a été rebaptisée "capitale de la révolution". Une appellation qui fait référence aux manifestations pacifiques sans précédent menées contre le régime de Bachar al-Assad au début de la révolte. Les représailles furent sanglantes et plongèrent rapidement le pays dans une véritable guerre civile.
Outre le côté symbolique, la reprise de Homs sous contrôle de l’armée syrienne est également un atout géostratégique non négligeable. La ville représente en effet un pivot tactique et logistique pour les futures offensives du gouvernement contre les territoires du nord sous contrôle des rebelles.
S.T. (d'après La Croix)