Travailleurs du sexe, agricoles ou domestiques, les millions de travailleurs forcés du secteur privé génèrent 150 milliards de dollars de profits illégaux par an dans le monde, a dénoncé l’Organisation internationale du Travail (OIT), ce 20 mai 2014.
Dans son rapport, l’OIT relève que deux tiers des 150 milliards de dollars estimés (109 milliards d’euros), proviennent de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, tandis que 51 milliards résultent de la traite à des fins d’exploitation économique, incluant le travail domestique (8 milliards), l’agriculture (9 milliards) et d’autres activités économiques (34 milliards) comme la construction, la production manufacturée, les mines et les services d’utilité publique.
En 2012, les chiffres de l’OIT évaluaient à 20,9 millions le nombre de personnes victimes du travail forcé, de la traite ou de l’esclavage moderne, dans le monde, dont 18,7 millions dans le secteur privé. Sur les 20,9 millions, 26% sont des enfants et 55% des victimes sont des femmes et des filles.
En chiffres absolus, la région d’Asie-Pacifique représente le plus grand nombre de travailleurs forcés (y compris le travail forcé par l’Etat) dans le monde, avec 11,7 millions de victimes (56%), de l’Afrique (18%), de l’Amérique latine (9%), des pays d’Europe centrale et du Sud-Est et de la CEI (7%), des pays développés et de l’Union européenne (7%) et du Moyen-Orient (3%).
L’OIT, une organisation tripartite regroupant des représentants des employeurs, des syndicats et des gouvernements, est d’autant plus inquiète que sa Convention sur le travail forcé date de 1930… et visait à lutter contre les mauvaises pratiques des Etats dans les colonies.
Un protocole, permettant d’élargir le champ d’action de la Convention au secteur privé avec des mesures préventives, de protection et de compensation, doit être discuté lors de la prochaine assemblée générale de l’OITqui se tiendra du 28 mai au 12 juin à Genève.
Source: AFP – photo: mcbf.be