A Bruxelles, l’European Business Summit ne fait pas que des heureux. Plus de 1.000 manifestants se sont réunis ce matin dans les rues bruxelloises, et pas en zone neutre; 250 d’entre eux ont été arrêtés.
Le traité transatlantique vise à établir une zone de libre-échange entre l’Union Européenne et les Etats-Unis; deux espaces qui totalisent 45% du PIB mondial. Cette zone de libre-échange permettrait de créer un gigantesque marché composé de 800 millions de consommateurs. Un accord qui, on s’en doute, a ses défenseurs et ses détracteurs.
Si pour les premiers, ce traité permettrait de créer une zone commerciale plus compétitive; pour ses détracteurs, ce serait la porte ouverte à de nombreuses dérives, telles que OGM, pesticides, invasions des marchés locaux par les marchés internationaux…
A l’appel de syndicats, ONG de développement, organisations d’agriculteurs, un millier de manifestants se sont rassemblés afin d’encercler l’European Business Summit, auquel les plus grandes entreprises ont invité nos décideurs (Karel de Gucht, Didier Reynders, Guy Verhofstadt, etc.) au palais d’Egmont. Les organisateurs de cette grande messe du lobbyisme annoncent leur objectif: influencer les leaders européens à quelques jours des élections!
Les revendications des manifestants étaient les suivantes: la négociation du TTIP est un processus profondément anti-démocratique: aucune réponse n’est donnée aux questions parlementaires et le contenu des négociations n’est pas transparent. L’expérience a pourtant démontré que des accords basés sur les seuls intérêts commerciaux allaient à l’encontre des intérêts des citoyens. Ces accords menacent aussi bien les normes sociales et environnementales, les services publics et l’indépendance des Etats pour protéger leurs citoyens.
Alors qu’aucun débordement ni violence n’était à déplorer, près de 250 manifestants ont été interpellés par les forces de l’ordre, présentes en nombre. Parmi les personnes arrêtées: des avocats, des syndicalistes et des députés, des membres d’ONG…
Plusieurs permanents de Vivre Ensemble et d’Entraide et Fraternité ont été menottés et arrêtés par la police. Il semblerait que certains policiers auraient été assez brutaux. Interviewé au téléphone par Eric Cooper de RCF Liège, Angelo Simonazzi, le secrétaire Général d’Entraide et Fraternité explique l’objectif de cette manifestation.
S.B
(c)Photo: E et F