Protection de l’embryon humain : où en est-on ?


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Protection de l’embryon humain : où en est-on ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

One of usAprès le succès remporté par l’initiative citoyenne "One of us" à travers l’Union européenne, la Commission a organisé, le 10 avril dernier, une réunion publique pour que ses participants expliquent les motifs de leur soutien.

Avec plus de 1,7 millions de signatures provenant de tous les Etats-membres, c’est l’initiative populaire la plus vaste de l’histoire de l’Europe, par le nombre de citoyens participants et de pays représentés. Elle dépasse ainsi celle de l’accès à l’eau potable "Right2Water" qui avait pourtant bénéficié d’une grande médiatisation. Pour rappel, il s’agit de demander aux instances européennes une loi qui les empêche de financer des recherches impliquant des embryons humains.

Une clause éthique

Convoqués pour s’expliquer devant des haut-fonctionnaires et des commissaires européens, les principaux relais de cette gigantesque pétition en ont résumé les attentes. Ainsi, Grégor Puppinck, président du comité de citoyens et directeur de l'"European Centre for law and Justice "(ECLJ), a expliqué qu'ils ne sont pas là pour "anticiper sur les débats de la prochaine législature", mais pour "demander une clause éthique qui exclut, dans l’espace européen, l’attribution de fonds européens à des entreprises qui détruisent ou utilisent la destruction d’embryons humains, y compris à des programmes d’aide au développement de pays tiers".

Il déplore que les lobbies pharmaceutiques considèrent l’embryon comme un animal, alors que "la science nous dit que, dès la première cellule, son patrimoine génétique unique est déjà réuni". Un point de vue qui n'est pas partagé par tous. "Le fait que le vivant n’est pas brevetable n’implique pas que les recherches sur le vivant soient impossibles", a notamment expliqué Françoise Castex, membre du Parlement européen. A ce sujet, celle-ci soulève un paradoxe. "La définition de l’embryon humain dans le droit sur la recherche scientifique n’est pas la même que dans le droit national de chaque pays." Plusieurs de ses collègues ont alors fait dévier le débat sur le "droit des femmes à disposer de leur corps" avec une agressivité non contenue.

Le respect de chaque être humain, y compris les enfants non-nés

C’est Sophia Kuby, de l’European Dignity Watch, qui est alors venue redire clairement que cette initiative citoyenne "n’a pas pour but de bannir l’IVG ni d’interférer dans les législations nationales en la matière, et ne demande pas de réduire l’aide au développement, spécialement concernant la santé des femmes". Elle réclame simplement le respect de chaque être humain, y compris les femmes et les enfants non-nés, et une aide médicale qui permet d’avoir des enfants tout en restant en bonne santé.

Enfin, au cours de trois heures d’échange sur ce sujet crucial, de nombreux députés ont apporté leur soutien argumenté à la démarche. La plupart parlent sans note, faisant parfois appel au simple bon sens. Certains ont ainsi fait remarquer qu'il est désormais plus difficile pour un laboratoire de travailler sur des fœtus d’animaux que sur des embryons humains!

Sabine PEROUSE

Catégorie : International

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